
Le BTP et l’industrie, champions de l’actionnariat salarié

Au moment où la loi Pacte s’est fixé pour objectif d’atteindre 10% d’actionnariat salarié dans les entreprises françaises d’ici à 2030, en assouplissant et réduisant le coût pour les entreprises et en améliorant les conditions pour les bénéficiaires, la France enregistre de nouveaux records, selon le panorama de l’actionnariat salarié du SBF 120 d’Eres. Les salariés, hors dirigeants, détiennent 2,3% du capital dans le SBF 120 (3,5% dans le CAC 40), avec 43% de salariés actionnaires. «Le cadrefiscal, social et technique unique de la France explique ces résultats», précise Pierre-Emmanuel Sassonia, directeur associé chez Eres.
Avec 38 opérations (augmentation de capital réservée aux salariés et cessions d’actions) l’an dernier, un record a été atteint. Notamment, quatre sociétés ont lancé leur première opération : Elior, Fnac-Darty, L’Oréal et Renault. Les montants levés ont doublé en cinq ans, pour atteindre 3,4 milliards d’euros, avec un montant moyen de 105 millions (+50% sur cinq ans). Si le montant moyen par salarié retombe sous le seuil des 6.000 euros, à 5.569 euros, il progresse de 30% depuis 2013. Environ un salarié sur trois (un sur deux en France) participe à l’opération. La décote moyenne offerte était de 18% en 2018. Dans le non-coté, le taux de souscription est plus élevé (51%) malgré une décote moyenne plus faible (11,6%). Toutefois, seules 4% des PME françaises non cotées ont ouvert leur capital à leurs salariés.
Sur cinq ans, l’actionnaire salarié du SBF 120 a été gagnant dans au moins 80% des cas. Avec 100 euros investis, il détenait au bout de cinq ans 209 euros (en tenant compte de la décote et du dividende), 394 euros (avec un abondement à 100%) ou 775 euros (avec un abondement à 300%). Un actionnaire salarié du SBF 120 détient en moyenne 36.580 euros, contre 28.000 euros en Europe. Ce montant frôle même les 63.000 euros dans les entreprises à forte culture d’actionnariat salarié (taux de démocratisation supérieur à 60%, plus de 2,5% du capital détenu par les salariés et au moins une opération tous les trois ans).
Sur les dix dernières années, le BTP et l’industrie ont été les secteurs les plus actifs et affichent les taux de détention les plus élevés par leurs salariés, respectivement de 8,1% et 3,1%. En revanche, les opérations dans les médias et le luxe sont rarissimes.
L’actionnariat salarié permet de fidéliser les talents, les sociétés avec une forte culture d’actionnariat salarié n’ayant que 6,9% de départs volontaires, contre 9,6% dans les autres.
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