
L’avenir de Stéphane Richard à la tête d’Orange se joue demain

Stéphane Richard n’a plus que quelques heures à attendre. Poursuivi dans l’affaire de l’arbitrage Tapie, le PDG d’Orange connaîtra demain le jugement du tribunal correctionnel de Paris. Le ministère public a requis contre lui trois ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis, 100.000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans. Au moment des faits, en 2008, Stéphane Richard était directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde. Dans cette affaire, la future présidente de la BCE a été condamnée fin 2016 pour «négligence» par la Cour de justice de la République, mais dispensée de peine, et n’était pas poursuivie en correctionnelle.
Dans un récent entretien au Figaro, Stéphane Richard a réaffirmé qu’il remettrait son mandat au conseil d’administration s’il était condamné. «Quelle que soit la condamnation, amende, sursis ou autre, je réunirai mon conseil d’administration le 9 juillet et remettrai mon mandat en jeu. […] Le conseil délibérera librement. Et quelle que soit sa décision, je la respecterai.» Mais il avait ajouté qu’il ferait «certainement» appel.
Stéphane Richard avait été renouvelé pour un troisième mandat de PDG en mai 2018. Si le conseil d’administration ne le reconduit pas, les deux mandataires sociaux, Ramon Fernandez et Gervais Pellissier, tous deux directeurs généraux délégués d’Orange, pourraient temporairement le remplacer. Mais le poste de PDG du premier opérateur français ne manquerait pas de susciter des convoitises. Bloomberg indiquait, vendredi, que les fonctions de président et de directeur général pourraient être scindées. Orange n’a pas commenté.
Bernard Tapie, qui dit avoir été floué par le Crédit Lyonnais lors de la vente d’Adidas en 1993, s’est vu accorder, quinze ans après, 403 millions d’euros grâce à cet arbitrage. Que l’ex-homme d’affaires et son avocat Maurice Lantourne sont accusés d’avoir obtenu frauduleusement, en collusion avec un des trois arbitres, Pierre Estoup. Au procès, en mars, le procureur de la République a reproché à Stéphane Richard de ne pas avoir loyalement informé Christine Lagarde, de lui avoir «désobéi» pour trouver avec Bernard Tapie un arrangement excluant le Crédit Lyonnais de l’arbitrage. Accusations que le PDG d’Orange avait réfutées, disant n’avoir fait que son travail de directeur de cabinet et joué un rôle secondaire dans une décision qui avait, selon lui, le soutien de l’exécutif.
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Les tribulations de Carrefour crispent le marché et fragilisent son patron
A la peine en Bourse depuis plusieurs années, le distributeur peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie alors que le mandat de son PDG, Alexandre Bompard, arrivera à échéance en 2026.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions