
Latécoère devrait repousser les velléités activistes de la Financière de l’Echiquier

A moins d’un coup de théâtre, la Financière de l’Echiquier et Sterling Strategic Value n’embarqueront pas aujourd’hui au conseil d’administration de Latécoère. L’assemblée générale de l’équipementier aéronautique qui se tient aujourd’hui devrait rejeter les résolutions déposées par les deux actionnaires minoritaires. Les fonds, qui avaient révélé leur concert et leurs revendications le 19 mars, souhaitaient obtenir la nomination de deux administrateurs : Jean-Paul Herteman, ancien PDG de Safran, et Yann Duchesne, qui a été responsable du bureau français du fonds de private equity Doughty Hanson.
Mais avec seulement 6,5% du capital de Latécoère, les deux minoritaires ont peu de chances de faire passer leurs deux résolutions. Ensemble, Apollo et Monarch, les deux premiers actionnaires de Latécoère, ont un peu plus de 25% des droits de vote, ce qui leur donne une majorité confortable au regard des quorums des dernières AG (35% en 2017, 45% en 2016 et 34% lors de l’AG extraordinaire de 2016). Même avec un quorum de 50%, il faudrait que l’intégralité de tous les actionnaires votants suive La Financière de l’Echiquier et Sterling Strategic Value pour faire passer les résolutions. A ce stade, aucun autre grand actionnaire de Latécoère ne s’est publiquement exprimé en faveur des deux minoritaires.
Le conseil d’administration de l’équipementier aéronautique s’est pour sa part prononcé à l’unanimité contre ces projets de résolutions. «L’évaluation du conseil d’administration effectuée par un cabinet d’audit indépendant au cours du premier trimestre 2018 ne révèle aucun dysfonctionnement qui remettrait en cause sa composition», explique le conseil. Il rappelle qu’il comprend «actuellement quatre administrateurs indépendants» : or, «le code MiddleNext en recommande au moins deux, positionnant Latécoère dans la fourchette recommandée par ledit code compte tenu de la taille du conseil, adéquate à celle de l’entreprise». Il dit vouloir conserver «la même gouvernance afin de mener à son terme le Plan stratégique 2020».
La Financière de l’Echiquier et Sterling Strategic Value estiment au contraire qu’Apollo et Monarch bénéficient d’un poids trop important au conseil (45% des sièges pour 26% du capital). Ils regrettent également le manque de «connaissance du secteur aéronautique et des opérations» au sein du conseil depuis le départ de Francis Niss en septembre 2017.
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