
L’Allemagne se porte au chevet de son réseau ferroviaire

Au moment où redoublent les critiques sur son orthodoxie budgétaire dans un contexte de ralentissement de sa croissance, l’Allemagne ouvre son portefeuille pour son réseau ferroviaire. Le gouvernement fédéral a signé hier avec la Deustche Bahn et sa filiale d’infrastructures le nouvel accord de service et de financement (LuFV III) du secteur. Ce plan, qui porte sur la période 2020-2029, prévoit 8,6 milliards d’euros d’investissements annuels, soit 54% de plus que l’accord précédent (2015-2019).
Au total, 86 milliards d’euros d’investissements seront ainsi dédiés au réseau ferroviaire allemand au cours des dix prochaines années. Le gouvernement fédéral apportera 62 milliards d’euros. La Deutsche Bahn assumera les 24 milliards d’euros restants. Les dividendes versés par les différentes sociétés d’infrastructure du groupe ferroviaire seront entièrement réinvestis dans ce programme.
Ces investissements serviront à renouveler environ 2.000 kilomètres de voies et 2.000 aiguillages chaque année. 2.000 ponts ferroviaires seront également rénovés et environ 7 milliards d’euros seront consacrés à la signalisation. Les systèmes d’alimentation et l’accès aux gares seront aussi privilégiés dans le programme.
Un programme très ambitieux
Le ministre des Finances, Olaf Scholz, s’est félicité du programme, le plus important de toute l’histoire de la Deutsche Bahn. «Les investissements sont prioritaires pour le gouvernement fédéral. Nous investissons des sommes record pour préparer notre pays à l’avenir», a-t-il assuré. Ce programme, qui fait partie du plan climat décidé l’an dernier par le gouvernement allemand, ne met pas en danger la sacro-sainte règle d’or budgétaire allemande qui interdit tout déficit structurel au-delà de 0,35% du PIB. En 2019, l’Allemagne a dégagé un excédent budgétaire record de 13,5 milliards d’euros.
La rénovation du réseau ferroviaire devenait urgente pour la Deutsche Bahn, régulièrement critiquée pour la vétusté de ses installations et la ponctualité défaillante de ses trains. Selon les dernières données annuelles, en 2018, la ponctualité des trains grandes lignes n’était que de 75%, bien en dessous de l’objectif de 82%.
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