
L’Allemagne nationalise Uniper qui s’effondre en Bourse

L’Allemagne a confirmé mercredi la nationalisation de l’importateur de gaz en difficulté Uniper pour un coût de 8 milliards d’euros afin de sécuriser ses opérations et de maintenir son activité.
Le titre Uniper chutait de 36% à la Bourse de Francfort mercredi en milieu de journée.
La baisse des livraisons de gaz russe vers l’Allemagne a forcé Uniper à puiser dans ses liquidités pour chercher des sources alternatives d’approvisionnement, ce qui a déjà entraîné en juillet la mise en place d’un plan de sauvetage étatique de 15 milliards d’euros.
Il est très vite apparu cependant que ce renflouement ne suffirait pas à éponger les dettes de la société et l’Etat allemand va désormais injecter 8 milliards d’euros supplémentaires dans l’entreprise, via une augmentation de capital et le rachat de la participation du groupe finlandais de services aux collectivités Fortum dans Uniper pour un prix de 1,70 euro par action.
A Helsinki, l’action Fortum prenait 9% environ à 13,20 euros peu après 13h30.
Deuxième nationalisation en une semaine
Après l’augmentation du capital et le rachat d’actions de Fortum, qui exclut les droits de souscription du groupe finlandais, Berlin détiendra environ 99% d’Uniper, a indiqué le ministère de l’Economie.
«L'État fera - c’est ce que nous montrons maintenant - tout ce qui est possible pour que les entreprises restent toujours stables sur le marché», a déclaré le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck lors d’une conférence de presse rapportée par Reuters.
C’est la deuxième fois en une semaine que le gouvernement allemand prend le contrôle d’une entreprise du secteur de l'énergie alors que la première économie européenne se prépare à affronter une crise énergétique cet hiver en raison de l’arrêt des livraisons de gaz russe.
L’Allemagne a déjà placé sous tutelle vendredi la filiale allemande du géant pétrolier russe Rosneft, confiant au régulateur fédéral le contrôle de la raffinerie PCK à Schwedt, une source essentielle de carburant pour Berlin.
Plus d'articles du même thème
-
Le gaz naturel sera au centre des négociations sur les droits de douane
Les tarifs commerciaux pourraient être conditionnés aux contrats sur le GNL américain si les pays européens et asiatiques souhaitent en faire un levier de négociation avec les Etats-Unis. La volatilité va rester la règle pendant quelques mois. Au-delà, une croissance de l’offre supérieure à la demande devrait progressivement faire baisser les prix. -
Le fonds norvégien mise 1,4 milliard d’euros sur l’éolien en Mer du Nord
L’investisseur souverain fait affaire avec l’énergéticien RWE pour prendre une participation de 49% dans deux projets en construction. -
Les pétroliers privilégient leurs actionnaires au risque de sacrifier l’avenir
En Europe, les géants de l’or noir réduisent leurs investissements, notamment dans la transition énergétique, pendant que leurs pairs américains continuent à se focaliser uniquement sur l’exploitation d’hydrocarbures.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions