
L’activisme signe un record en 2018 dans le monde

L’activisme a bien été l’un des grands thèmes boursiers de 2018. L’an dernier, 226 entreprises cotées dans le monde ont fait l’objet d’une campagne activiste, un record, souligne l'étude annuelle réalisée par Lazard. En 2017, les fonds activistes avaient ciblé 188 sociétés. Au total, ces investisseurs, qui prennent des positions au capital pour pousser à des changements de stratégie et/ou de management, ont déployé 65 milliards de dollars en 2018 contre 62,4 milliards en 2017. En Europe, Lazard a recensé 58 campagnes en 2018 (contre 52 en 2017), pour un montant déployé de 15,7 milliards de dollars. En 2017, le montant de 22,2 milliards avait été gonflé par les 7,8 milliards engagés dans seulement trois dossiers : Nestlé, NXP et Tesco.
De plus en plus d’investisseurs se convertissent à l’activisme, note Lazard. La banque en a recensé 131 l’an dernier contre 109 en 2017. Surtout, pour près d’un tiers d’entre eux, il s’agissait de leur toute première fois en matière d’activisme. Lazard souligne également que les investisseurs traditionnels hésitent de moins en moins à se faire entendre publiquement lors d’une campagne, que ce soit pour défendre la société visée ou pour soutenir les demandes du fonds activiste.
Les revendications visaient principalement (33%) à engager une opération de M&A, aussi bien la cession totale ou partielle de l’entreprise que le renoncement ou l’amélioration d’une opération déjà engagée.
Le fonds américain Elliott, qui s’est récemment illustré en France en entrant au capital de Pernod Ricard, a confirmé l’an dernier sa position de numéro un mondial de l’activisme, avec 22 nouvelles campagnes pour 14,7 milliards de dollars, devant son compatriote ValueAct (9 campagnes, 12,6 milliards de dollars) et le suédois Cevian (3 campagnes, 11,2 milliards).
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