
La tension augmente entre BHP Billiton et Elliott Management

BHP Billiton a refusé hier la réorganisation de son périmètre d’activités suggérée par Elliott Management, avec lequel il était en contact depuis plusieurs mois. Le fonds activiste, qui détient 4,1% du capital du géant minier, avait adressé à ses dirigeants une lettre ouverte demandant la suppression de la structure juridique duale du groupe, la séparation de sa branche pétrolière américaine et un réexamen de sa politique de distribution aux actionnaires.
«Après avoir étudié les éléments de la proposition d’Elliott, nous avons conclu que les coûts et risques associés à celle-ci seraient significativement plus importants que tout bénéfice potentiel», écrit BHP dans un communiqué. L’action, qui avait gagné jusqu’à 5,8% sur le London Stock Exchange (LSE), a terminé la séance sur un gain de 2,2% à 1.316 pence.
Tout en proposant de maintenir la double cotation de l’action à Londres et à Sydney, Elliott milite pour l’adoption d’un siège unique en Australie où BHP aurait aussi sa domiciliation fiscale. Les activités pétrolières américaines, valorisées 22 milliards de dollars (20,8 milliards d’euros) par le fonds, feraient l’objet d’une cotation séparée sur le New York Stock Exchange. Ceci permettrait à BHP de récompenser ses actionnaires via des rachats d’actions qui maximiseraient ses crédits d’impôts.
Le fonds assure que la mise en œuvre de son plan pourrait se traduire par une hausse de moitié de la valeur boursière du groupe. Celui-ci a rappelé qu’il avait distribué 23 milliards de dollars aux actionnaires grâce à des rachats d’actions et 56 milliards sous forme de dividendes depuis la création de sa structure duale en 2001. En outre, une cotation principale de son titre sur LSE «exigerait l’accord du comité de contrôle australien des investissements étrangers».
S’ils jugent «complexe» la structure duale de BHP Billiton, les analystes de RBC considèrent que la faible participation d’Elliott à son capital et le départ prévu d’ici à octobre de Jacques Nasser, président du conseil d’administration, «ne sont pas des catalyseurs de changement à court terme». Tony Robson, cofondateur du cabinet Global Mining Research, estime que la séparation des hydrocarbures aux Etats-Unis permettrait de mieux valoriser des activités offshore «très rentables», mais que ses actifs onshore dans le gaz et le pétrole de schiste «n’ont pas été créateurs de valeur depuis leur acquisition».
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