
La rémunération d’Elon Musk est de nouveau retoquée par une juge américaine

Une juge du Delaware a décidé lundi que le patron de Tesla, Elon Musk, n’avait toujours pas le droit de recevoir une rémunération de 56 milliards de dollars, bien que les actionnaires de la société de véhicules électriques aient voté en juin pour la rétablir.
La décision de la juge Kathaleen McCormick de la Cour de chancellerie, fait suite à celle qu’elle avait prise en janvier et qui qualifiait le plan de rémunération d’excessif et l’annulait, surprenant les investisseurs et jetant une incertitude sur l’avenir d’Elon Musk à la tête du constructeur automobile le mieux valorisé au monde. Dans un message posté sur X après la décision, le milliardaire a déclaré que «les actionnaires devraient contrôler les votes des entreprises, pas les juges».
Dans un communiqué publié sur X, Tesla a déclaré : «La décision est erronée et nous allons faire appel», ajoutant que le juge avait annulé la décision d’une majorité écrasante d’actionnaires.
Elon Musk et Tesla peuvent faire appel devant la Cour suprême du Delaware dès que Katkaleen McCormick aura rendu son ordonnance finale, ce qui pourrait se produire dès cette semaine. La procédure d’appel pourrait durer un an.
A lire aussi: Les leçons des excès de rémunération d'Elon Musk
La juge a déclaré que le conseil d’administration de Tesla n’avait pas le droit d’appuyer sur «reset» pour rétablir la rémunération de son dirigeant.
Si la Cour tolérait la pratique consistant à permettre aux parties défaites de créer de nouveaux faits dans le but de réviser les jugements, les procès deviendraient interminables, a-t-elle indiqué dans son avis de 101 pages.
Elle a déclaré qu’un vote de ratification comme celui utilisé par Tesla devait avoir lieu avant le procès et qu’une entreprise ne pouvait pas ratifier une transaction impliquant un contrôleur en conflit d’intérêts. Elle a déterminé qu’Elon Musk contrôlait les négociations salariales.
Baisse de l’action
En réaction à cette décision de justice, l’action Tesla a chuté de 1,4% dans les échanges après la clôture de Wall Street.
Gary Black, associé directeur de The Future Fund, qui détient des actions Tesla, a déclaré sur X qu’il pensait que la Cour suprême du Delaware était plus pragmatique que Kathaleen McCormick. «Je doute que cette décision soit résolue de sitôt, et elle sera probablement renversée par un tribunal plus modéré en cours de route», a-t-il écrit.
Le plan de rémunération d’Elon Musk prévoyait l’attribution d’options d’achat d’actions si l’entreprise atteignait des objectifs de performance et d'évaluation. Alors que son montant était évalué à 56 milliards de dollars initialement, les actions de Tesla ont bondi de 42% depuis le 5 novembre, date à laquelle le candidat républicain Donald Trump, soutenu par Elon Musk, a remporté l'élection présidentielle américaine. À la suite de cette hausse, la valeur de l’enveloppe salariale s'élève à environ 101 milliards de dollars.
La décision intervient par ailleurs alors qu’Elon Musk a été chargé par Donald Trump de créer un gouvernement plus efficace en réduisant les dépenses. Le rôle de codirecteur du nouveau ministère de l’efficacité gouvernementale serait informel plutôt qu’un poste gouvernemental, ce qui permettrait à l’homme d’affaires de conserver son emploi chez Tesla et de diriger d’autres entreprises, dont le fabricant de fusées SpaceX.
Kathaleen McCormick a également ordonné à Tesla de verser 345 millions de dollars aux avocats qui ont porté l’affaire devant les tribunaux, ce qui est bien en deçà des 6 milliards de dollars initialement demandés, mais reste l’une des indemnités les plus importantes jamais accordées dans le cadre d’un litige en matière de valeurs mobilières. Elle a précisé que les honoraires pouvaient être versés en espèces ou en actions Tesla.
(Avec Reuters)
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Les constructeurs automobiles non américains cherchent à éviter la sortie de route
Alors que Stellantis et Volkswagen ont rapidement annoncé des contre-mesures, Volvo Cars et Hyundai sont plus attentistes.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions