
La CDC refuse d’abandonner le contrôle d’Icade

Du rififi au conseil d’Icade. La bataille de communication entre les deux premiers actionnaires de la foncière – la Caisse des dépôts (CDC) avec 39% du capital et Crédit Agricole Assurances avec 18,50% – vient écorner l’image d’Icade. Les deux groupes n’ont plus que quelques jours pour trouver un accord avant l’assemblée générale du 25 avril. Le dialogue s’est poursuivi hier toute la journée entre les deux protagonistes.
Jusqu’au début de la semaine, le conseil d’Icade comptait 12 membres, 7 pour la CDC, 1 pour Crédit Agricole Assurances et 4 indépendants. La CDC a jeté de l’huile sur le feu mardi dernier en proposant le siège de Cécile Daubignard, représentante de Groupama et démissionnaire en juillet 2017, à un membre de la CDC qui a été coopté. A l’époque où la CDC et Groupama étaient liés par un pacte d’actionnaires, la première détenait 7 sièges et le second 3, pour 4 indépendants et 1 représentant de CA Assurances.
En juin 2017, après avoir racheté la part de Groupama, Crédit Agricole Assurances envisageait une représentation au conseil d’administration d’Icade «en ligne avec la répartition du capital de la société et conforme aux règles Afep-Medef», selon sa déclaration d’intention à l’AMF. La CDC a alors proposé à l’assureur un deuxième siège d’administrateur, un poste de censeur et une représentation dans les trois comités du conseil. Faute d’obtenir une représentation en ligne avec sa détention au capital, CA Assurances a attendu le dernier jour pour déposer trois résolutions de nomination d’administrateur à l’ordre du jour de la prochaine AG, deux pour lui et un siège d’indépendant pour Pierre Marlier, ancien membre du comité de gestion de CA CIB. Mardi, le conseil d’Icade a décidé de ne recommander aucune de ces trois nominations. Décision prise à la majorité, et non à l’unanimité, signe de la tension au sein du conseil. On peut imaginer que les administrateurs indépendants ne se sont pas opposés à cette demande…
Si la CDC et CA Assurances s’accordent sur un retour à un conseil de 15 membres avec 5 indépendants, la Caisse refuse de renoncer à sa majorité et veut conserver 8 sièges, alors que Crédit Agricole Assurances ne veut lui en laisser que 7. L’enjeu est majeur pour la Caisse, qui pourrait ne plus consolider Icade à 100% dans ses comptes.
Les actionnaires d’Icade auront le dernier mot. Avec un quorum de 83,65% comme l’an dernier, la CDC n’aurait pas la majorité (46,7% des droits de vote).
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Des fonds néerlandais apportent 250 millions à un fonds d’immobilier médical
Trois fonds de pension dont Pensioenfonds Gasunie et Pensioenfonds voor de Woningcorporaties (SPW) participent à la levée du gérant spécialisé dans les résidences pour seniors.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions -
Contre-espionnage
Fuites sur Israël: Macron a débusqué la taupe au gouvernement
Le président de la République est persuadé d'avoir trouvé la ministre à l'origine de la fuite de ses propos sur Israël