
La Caisse des dépôts donne son feu vert à une prise de contrôle d’Orpea

Fumée blanche pour l’investissement de la Caisse des dépôts dans Orpea. Réunie mardi matin, la Commission de surveillance de l’institution de la Rue de Lille a, selon plusieurs sources concordantes, donné son feu vert pour un investissement qui lui donnerait une majorité du capital et du futur conseil d’administration du groupe de cliniques et de maisons de retraite.
Sous la présidence d’Alexandre Holroyd, l’instance de gouvernance – dont l’ensemble des 16 membres n’était pas présents – s’est prononcée à la majorité des voix, avec quelques abstentions mais aucune opposition formelle en faveur du projet défendu par le directeur général Eric Lombard.
Le format de l’investissement - dont la Caisse des dépôts, accompagnée de CNP Assurances et d’assureurs mutualistes, sera le chef de file -, est proche du compromis avorté à l’issue des discussions du 19 janvier dernier, tant pour la valeur des actifs retenue d’Orpea – soit presque 1,4 milliard d’euros - que pour le taux de conversion de la dette de créanciers, détenteurs de 3,8 milliards d’euros d’obligations non sécurisées.
Une conclusion imminente
Un autre point du projet d’investissement, s’il va à son terme, porte sur la transformation d’Orpea en société à mission, dans les deux prochaines années.
Avec cette autorisation, l’aboutissement rapide de la conciliation pour la restructuration financière à l’amiable d’Orpea redevient un scénario probable.Le 19 janvier dernier, les représentants d’une majorité des créanciers non sécurisés avaient déjà accepté ce compromis dont les termes ont depuis été améliorés. « Tant que rien n’est signé, rien n’est figé », nuance un observateur averti du dossier. De près ou de loin, pas moins de 92 avocats interviennent pour le compte de différentes parties prenantes concernées par cette tentative de sauvetage du groupe de santé dirigé par Laurent Guillot.
Pour autant, même en cas d’accord tripartite entre Caisse des dépôts et ses alliés, Orpea et ses créanciers, le feuilleton ne sera pas encore terminé. Une partie des détenteurs de dette ‘unsecured’ reste réticents à toute conversion. Or, le plan de sauvetage nécessitera une approbation significative pour être avalisé par le Tribunal de Commerce de Nanterre et ouvrir la voie à un plan de sauvegarde à l’amiable.
La cotation d’Orpea, suspendue lundi à 7,12 euros, restait interrompue mardi, dans l’attente d’un nouveau communiqué de la société, « peut-être mardi soir ou mercredi matin », souligne une source proche du dossier.
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