
La blockchain réunit les industriels de l’agroalimentaire

La blockchain a réussi un exploit: le partage de données entre les grands industriels de l’agroalimentaire et de la distribution. Hier, dix entreprises de ces secteurs, dont Nestlé, Unilever, le spécialiste américain de la transformation de la viande Tyson Foods, l’enseigne américaine de supermarchés Kroger, le producteur américain de fruits et de légumes Dole Food ou encore le producteur américain d'épices McCormick, ont annoncé avoir rejoint un projet d’IBM utilisant la technologie sous-jacente au bitcoin pour suivre les chaînes d’approvisionnement et améliorer la sécurité alimentaire.
La blockchain permet de partager, entre tous les membres d’un réseau, un registre décentralisé de données. Elle aide donc à retrouver rapidement les centaines d’intermédiaires impliqués dans une chaîne. Par exemple pour identifier les sources de contamination lors d’inquiétudes sur la sécurité alimentaire. «Produire de la nourriture saine est critique pour notre activité; il semble que la blockchain puisse aider à fournir de la confiance non seulement sur l’origine des aliments, mais également sur la manière dont ils ont parcouru la chaîne d’approvisionnement», commente Scott Stillwell, vice-président de la sécurité alimentaire chez Tyson Foods.
Les dix entreprises rejoignent en fait une initiative lancée en octobre dernier par IBM avec les magasins Wal-Mart. Désormais, elles aussi partageront certaines de leurs données et participeront aux tests menés par le groupe informatique. En juin, l’enseigne Wal-Mart a annoncé que la blockchain avait permis de réduire de sept jours à 2,2 secondes le temps nécessaire pour retracer des déplacements de mangues. Un simple rappel de produits peut coûter entre des dizaines de milliers et des millions de dollars en ventes perdues, a expliqué à Reuters Frank Yiannas, responsable de la sécurité alimentaire chez Wal-Mart.
Les distributeurs ont une piètre réputation en matière de collaboration. En 2012, plusieurs groupes américains dont 7-Eleven, Best Buy, Target et Wal-Mart, avaient créé la coentreprise Merchant Customer Exchange (MCX) afin de mettre sur le marché une application de paiement mobile, baptisée « CurrentC ». Cette dernière se voulait la concurrente d’Apple Pay et devait permettre aux distributeurs de limiter les frais versés aux banques et aux opérateurs de systèmes de cartes bancaires. Mais ce fut un échec et en mars 2017, la technologie a été rachetée par JPMorgan pour son propre système de paiement, Chase.
Plus d'articles du même thème
-
Carrefour relève de 10% son offre sur sa filiale brésilienne
Le distributeur propose désormais 8,5 reals par titre aux actionnaires minoritaires de Grupo Carrefour Brasil. -
Les tribulations de Carrefour crispent le marché et fragilisent son patron
A la peine en Bourse depuis plusieurs années, le distributeur peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie alors que le mandat de son PDG, Alexandre Bompard, arrivera à échéance en 2026. -
Ares Management rejoint la plateforme d'Allfunds sur le non-coté
Allfunds annonce que le groupe américain Ares Management Corporation, l’un des plus grands gestionnaires mondiaux d’investissements alternatifs, rejoint son programme Allfunds Private Partners (APP).
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions