Imerys veut produire des milliers de tonnes de lithium en France

Le spécialiste de la valorisation des minéraux a dévoilé le potentiel de sa mine de lithium située dans l’Allier. Elle pourrait alimenter les batteries de 700.000 véhicules électriques avant la fin de la décennie.
Lionel Garnier
Imerys veut exploiter du lithium de sa mine de Beauvoir dans l’Allier
L'hydroxyde de lithium est actuellement vendu entre 75 et 80 euros le kilo.  -  Imerys

Le groupe de spécialités minérales pour l’industrie Imerys a annoncé lundi avoir identifié, dans l’Allier, un site minier géant renfermant plus d’un million de tonnes de réserves d’hydroxyde de lithium, un élément indispensable dans la production de batteries pour véhicules électriques.

Le groupe prévoit le lancement d’un projet d’exploitation de lithium, baptisé «projet Emili» (pour Exploitation de MIca Lithinifère par Imerys) sur son site de Beauvoir.

700.000 véhicules électriques

Le projet, qui devrait nécessiter un investissement estimé à près d’un milliard d’euros, permettra «d’atteindre une production de 34.000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an pour une durée d’au moins 25 ans. Il s’agirait de l’un des plus grands projets d’extraction de lithium de l’Union européenne et pourrait, une fois pleinement opérationnel, équiper l'équivalent de 700.000 véhicules électriques en batteries lithium-ion», précise le communiqué.

Un tel rythme de production pourrait être atteint à compter de 2028. Il nécessitera la construction d’un site de conversion qui sera situé dans la région Auvergne Rhône-Alpes.

«Le projet Emili devrait fournir une source domestique durable et compétitive d’approvisionnement en lithium pour les constructeurs automobiles français et européens et contribuerait largement à relever les défis de la transition énergétique», indique Alessandro Dazza, directeur général d’Imerys, cité dans le communiqué. La réussite du projet ferait d’Imerys «un fournisseur de premier plan du marché européen des batteries» et lui conférerait un rôle clé dans l’industrie mondiale du lithium, estime le groupe.

«Une fois mené à bien, le projet contribuera aux ambitions de la France et de l’Union européenne en matière de transition énergétique et il permettra également d’accroître la souveraineté industrielle de la France et de l’Europe à l’heure où les fabricants de batteries et les constructeurs automobiles sont fortement dépendants des importations de lithium, élément essentiel de la transition énergétique», précise le groupe.

Imerys exploite déjà le site minier de Beauvoir où est produit du kaolin, utilisé pour la céramique. Le groupe y prévoit un «coût de production du lithium» qui «devrait se situer entre 7 euros/kg et 9 euros/kg», un niveau de prix qualifié de «très compétitif en particulier sur le marché européen», ce qui «garantirait ainsi un retour sur investissement intéressant pour ce projet, conformément aux objectifs de création de valeur à long terme du groupe».

2,5 milliards d’euros de ventes

Le prix de vente de l’hydroxyde de lithium, utilisé dans les batteries les plus performantes des véhicules électriques, se situe actuellement dans une enveloppe de 75 à 80 euros le kilo, soit 75.000 à 80.000 euros la tonne. Sur la base d’un tel prix de marché - susceptible toutefois de baisser si les capacités minières et d’exploitation progressent -, le projet Emili représente un chiffre d’affaires de 2,5 milliards à 2,7 milliards d’euros pour le site de Beauvoir en 2028 si les projections de production sont tenues.

«Ce projet peut véritablement donner une nouvelle envergure à Imerys», souligne Alessandro Dazza.

A terme, Imerys évoque la création dans la région Auvergne Rhône-Alpes de «près de 1.000 emplois directs et indirects», indique le communiqué.

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