
France Télécom et Deutsche Telekom font un pas de plus l’un vers l’autre
France Télécom et Deutsche Telekom s’apprécient de plus en plus. Après avoir fusionné en 2009 leurs filiales britanniques, les deux opérateurs vont étendre aux achats l’accord technologique noué en début d’année 2011. Equipements télécoms, téléphones mobiles, services informatiques, tout sera mutualisé au sein d’une entité commune détenue à parité. L’accord permettra d’économiser 1,3 milliard d’euros par an à partir de 2015. La société commune devrait être opérationnelle au quatrième trimestre 2011.
Avec 209 millions de clients à travers le monde, contre 181 millions pour Deutsche Telekom, France Télécom cumulera 70% des économies potentielles, soit un peu moins de 900 millions d’euros en 2015. D’ici cette date, l’opérateur français prévoit d’économiser 400 millions en 2012, 600 millions en 2013 et 800 millions en 2014. Les économies enregistrées par France Télécom sont estimées à 45% en coûts opérationnels et à 55% en investissements. Les 900 millions d’euros annuels d’économies en 2015 représentent environ 5% de l’excédent brut d’exploitation de France Télécom et, selon CM-CIC, 2,5% de sa base de coûts.
Cet accord, qui ne fait pas les affaires des équipementiers en télécoms (Ericsson, Alcatel-Lucent, Nokia…) ni des prestataires de services informatiques (Atos Origin, Capgemini…), constitue un moyen de défense contre la puissance des géants Apple ou Google. Il doit aussi permettre à France Télécom d’améliorer sa base de coûts alors que l’arrivée de Free Mobile sur le marché français en 2012 risque de tirer le prix des abonnements à la baisse. Il ne faudrait pas «qu’une partie de ces synergie soit réinvestie en efforts commerciaux à l’instar d’autres programmes d’économies annoncés dans l’industrie ces dernières années», prévient toutefois Stéphane Beyazian chez Raymond James.
Cette nouvelle association entretient un peu plus le «fantasme» d’un rapprochement plus poussé entre deux opérateurs au profil relativement proche. En 1998, les deux groupes avaient déjà noué des participations croisées de 2%. Mais la lune de miel avait mal tourné et les liens avait été rompus deux ans plus tard. «Une fusion totale créerait un mastodonte de plus de 80 milliards d’euros de capitalisation bousière qui serait difficilement manœuvrable, du fait notamment des contraintes sociales en France et en Allemagne», relativise toutefois un banquier spécialiste des télécoms.
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