
Fortum va reprendre à E.ON sa part dans Uniper

Après plusieurs mois de rumeurs, E.ON a finalement cédé aux avances de Fortum. Les modalités de la transaction n’ont pas changé depuis l’annonce de négociations avancées la semaine dernière. Le groupe finlandais Fortum va lancer début 2018 une offre publique au prix de 22 euros par action en numéraire sur le solde d’Uniper, sans seuil de réussite, E.ON s’étant engagé à lui céder à ce prix sa participation de 46,7%, ont indiqué les deux groupes dans des communiqués distincts. L’offre valorise la part d’E.ON 3,76 milliards d’euros, et la totalité d’Uniper 8,05 milliards. Si Fortum précise que ce prix de 22 euros représente une prime de 36% par rapport au cours de la fin mai, lorsque des informations sur une offre ont commencé à circuler, il est inférieur au cours de clôture d’Uniper hier, de 23,36 euros.
«Je suis certain que notre investissement renforcera la position de nos deux entreprises pour faire avancer la transition énergétique de l’Europe», s’est félicité Pekka Lundmark, le patron de Fortum. «Nous avons hâte de travailler en étroite collaboration avec le management d’Uniper afin de continuer à développer la société», a-t-il ajouté. Les relations entre Uniper et son futur premier actionnaire s’annoncent toutefois particulièrement tendues, la direction d’Uniper craignant une prise de contrôle. Fortum s’est en effet engagé sur une trajectoire de production d’électricité décarbonée, tandis qu’Uniper exploite encore de nombreuses centrales à charbon et à gaz, pouvant laissant craindre des cessions d’actifs.
«Ce sont des visées hostiles», a ainsi déclaré Klaus Schäfer, le patron d’Uniper, à Reuters lundi. Soulignant que Fortum visait cet été une prise de contrôle du groupe, il s’est montré sceptique sur la volonté affichée du groupe finlandais de se contenter d’un rôle de premier actionnaire. «On dirait plutôt que le loup déguisé en agneau est de nouveau devant notre porte», avait-il ajouté. Hier soir, Uniper a annoncé une réunion de son conseil exécutif pour étudier les termes de l’offre.
En dépit du prix inférieur au cours de Bourse, une surenchère apparaît difficile. E.ON s’est engagé à racheter toutes les actions Uniper obtenues par Fortum dans le cadre de son OPA et à lui verser des dédommagements équivalents à 20% de la valeur de sa participation en cas de revirement. Dans ces conditions, une contre-offre devrait dépasser les 27,50 euros par action pour réussir, estime John Musk, analyste chez RBC.
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