FDJ devra accélérer sa mue numérique pour garder la main gagnante

Julien Marion
Française des Jeux (FDJ)
 -  rea

La Française des Jeux (FDJ) a fait honneur à son statut de valeur défensive en 2020. L’action de l’opérateur de jeux d’argent et de hasard s’est appréciée d’environ 60% l’an passé et ses résultats annuels, publiés ce vendredi, ont démontré sa résistance à la crise.

Après s'être effondrées de 18% au premier semestre, les mises des joueurs se sont redressées au second, pour finalement afficher un repli limité à 7%. Grâce à son plan d'économies de plus de 80 millions d’euros, FDJ a enregistré une hausse de son excédent brut d’exploitation et de son résultat net, de respectivement 1% et 6%. Fort de ces résultats robustes, le groupe a annoncé un dividende de 90 centimes par action, surprenant Citi et Oddo BHF, qui anticipaient un coupon un peu supérieur à 70 centimes.

Après ces annonces vendredi, le titre a bondi de plus de 6% avant d’abandonner une partie ses gains. En début d’après-midi, l’action FDJ, cotée depuis novembre 2019, avance de 2,5% à 38,3 euros, se situant à une encablure de son sommet historique de 38,5 euros.

Des pairs plus performants en ligne

Le marché a néanmoins pris la mesure de la résilience de FDJ. Après son excellent parcours boursier, l’action est désormais proche de l’objectif moyen des analystes compilé par FacstSet, de 38,90 euros. Citi n’attend pas de révision significative de leurs estimations après la publication des résultats 2020. « L’action FDJ s'échange à des multiples exigeants », pointe Virendra Chauhan, analyste auprès du bureau d'études indépendant AlphaValue.
Le numérique constitue un enjeu majeur pour FDJ. Deutsche Bank considère qu’une amélioration de son offre dans le digital représente « sa plus grande opportunité », la dépense moyenne des joueurs étant environ trois fois plus élevée, avec des coûts de distribution faibles.

FDJ a réalisé des progrès depuis 2015, année où elle a décidé de prendre à bras le corps le sujet du digital. La crise sanitaire lui a permis d’accélérer sa mue. Les mises digitales ont progressé de 40% l’an passé. « Nous avons capitalisé sur la demande de nos clients, qui limitaient leurs déplacements, pour les accompagner et leur proposer davantage » de jouer en ligne, a expliqué la PDG, Stéphane Pallez, au cours d’une conférence de presse virtuelle.
L’entreprise partait de loin. Les mises numérisées, c’est-à-dire les mises en lignes et celles réalisées dans un point de vente physique mais qui nécessitent un service digital ou une application, ont représenté 24% du total en 2020 contre à peine 4% en 2015.

Deutsche Bank souligne que le groupe se situe encore à bonne distance de plusieurs entreprises comparables, comme le britannique Camelot Group, la loterie nationale norvégienne Norsk Tipping ou l’australien Tabcorp, qui affichent des taux compris entre 31% et 53%.

Cap vers les paris sportifs en ligne

L’opérateur devra plus particulièrement se renforcer dans les paris sportifs en ligne, voués à une forte croissance, de plus de 10% par an. Sur cette activité ouverte à la concurrence, FDJ, via sa marque Parions Sport, fait figure de challenger face aux poids lourds comme BetCliC, Winamax ou encore Unibet. Le groupe compte néanmoins y accroître ses parts de marché et Stéphane Pallez a confirmé que la société envisageait des acquisitions dans ce secteur.
« La digitalisation et les paris sportifs constituent sans aucun doute des opportunités » pour le groupe, souligne Virendra Chauhan, d’AlphaValue. Si le monopole de FDJ dans la loterie en ligne et les restrictions sanitaires devraient faciliter la migration des joueurs vers le numérique, « il sera plus difficile de gagner des parts de marché dans les paris sportifs en ligne », prévient néanmoins l’analyste.

FDJ a démontré sa résilience et ses actionnaires ne peuvent que s’en féliciter. Mais pour conserver le ticket gagnant en Bourse, le groupe devra augmenter la mise dans la transformation digitale.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...