
EssilorLuxottica envisage une gouvernance de transition

Après plusieurs tentatives de rapprochements, Essilor et Luxottica sont parvenus à un accord. Un soulagement pour Leonardo Del Vecchio, patron et principal actionnaire du lunettier italien, qui avait repris les rênes du groupe en direct début 2016, après le départ de trois dirigeants successifs en 18 mois sur fond de divergence stratégique.
Les deux partenaires doivent maintenant trouver une gouvernance équilibrée. «Il s’agit de construire un avenir encore meilleur et non de résoudre un problème, explique Laurent Vacherot, directeur général délégué d’Essilor. Le comité dédié qui conduira le processus d’intégration sur plusieurs années, définira les objectifs pour les deux groupes». Un vrai défi, alors que la fusion Omnicom-Publicis avait échoué sur des problèmes de gouvernance ; et que Bruno Lafont avait dû renoncer à ses ambitions pour que le mariage entre Lafarge et Holcim se concrétise.
Leonardo Del Vecchio, président exécutif de Luxottica, deviendrait aussi PDG d’EssilorLuxottica. Hubert Sagnières, PDG d’Essilor, deviendrait en-outre vice-président directeur général délégué du nouvel ensemble mais avec les mêmes pouvoirs que le PDG. Une tête bicéphale qui devra faire ses preuves. D’autant que «cette structure de gouvernance a vocation à durer pour les 3 à 4 prochaines années», ajoute Laurent Vacherot. Leonardo Del Vecchio aura 82 ans en mai prochain, et avec 20 ans de moins, Hubert Sagnières doit aussi préparer sa succession, les statuts actuels d’Essilor fixant une limite d’âge de 65 ans pour le président, comme pour le directeur général. L’assemblée générale d’Essilor du 11 mai 2017 proposera de repousser ces seuils. Le temps de trouver un futur patron pour le nouveau groupe. Seule certitude, il ne sera pas issu de la famille Del Vecchio qui ne veut pas jouer de rôle opérationnel.
Le nouveau conseil d’administration comptera 16 membres. Essilor en nommerait 8 (dont 3 représentants des salariés et des actionnaires salariés, au lieu de 4 actuellement). Delfin, holding de la famille Del Vecchio, actionnaire de Luxottica à hauteur de 62%, en nommerait également 8. Delfin détiendrait 31 à 38% du capital en fonction du succès de l’offre d’échange. Mais les droits de vote de tout actionnaire seront plafonnés à 31%. Quant aux droits de vote double dont disposent les actionnaires au nominatif d’Essilor au bout de deux ans, ils seront supprimés lors de la prochaine AG. Sauf si les actionnaires se rebellent...
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