Elon Musk, star sur scène, parle Twitter, espace et Tesla, faute de gigafactory

Le dirigeant de Tesla, Twitter et SpaceX a répondu avec bonhomie, pendant une heure, aux questions d’une poignée de dirigeants d’entreprises vendredi. Sans annoncer une éventuelle usine Tesla dans l’Hexagone.
elon musk christel Heymann antoine arnault asmita dubey maurice levy VivaTech 2023.jpg
Elon Musk lors de son échange avec Asmita Dubey (L’Oréal), Antoine Arnault (Christian Dior, groupe LVMH), Christel Heydemann (Orange) et Maurice Lévy (Publicis) dans le cadre du salon VivaTech  -  Photo VivaTech

Elon Musk, l’excentrique et controversé milliardaire américain, patron de Tesla et de SpaceX, et propriétaire de Twitter, aura décidément eu tous les honneurs lors de son passage à Paris.

Vendredi midi, il a été reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron. Le président français voulait avant tout lui vendre la France comme site potentiel pour accueillir une des gigafactories du fabricant américain de véhicules électriques, mais aussi discuter innovation, régulation et intelligence artificielle. Dans cet exercice de lobbying, Emmanuel Macron, mais aussi son ministre de l’Economie Bruno Le Maire, et le ministre des Affaires numériques Jean-Noël Barrot avaient bien fait passer le message, lors de leur visite du salon technologique VivaTech, porte de Versailles à Paris, ce jeudi : leur ordre du jour était de convaincre le patron de Tesla d’implanter une usine en France, en pleine opération de réindustrialisation. Alors qu’ils veulent imposer l’Hexagone comme place forte de l’industrie des véhicules électriques.

Déjà il y a un mois, le 15 mai, Emmanuel Macron avait reçu Elon Musk en grande pompe lors du sommet Choose France – et fait assaut de selfies sur les réseaux sociaux.

L’après-midi, Elon Musk donnait une conférence dans le cadre du salon VivaTech. Dans un lieu choisi, l’emblématique Dôme du Palais des sports – c’est là que se tenait, naguère, l’Apple Expo dans les années 1990 et 2000. Avec un show digne d’une rock star : salle de 4.000 places comble, – presque - conquise, applaudissant à tout rompre le moindre bon mot, et des réponses à sa sauce aux questions de Maurice Lévy, co-organisateur de VivaTech et président du conseil de surveillance du groupe Publicis. Puis il a échangé avec plusieurs dirigeants, Christel Heydemann (Orange), Antoine Arnault (Christian Dior, groupe LVMH), ainsi que Asmita Dubey (L’Oréal) – principaux sponsors de l'événement.

Facéties sur Twitter

Questionné sur Twitter, il a répondu, facétieux, que son rachat pour 44 milliards de dollars, en octobre dernier, lui «avait coûté cher». Provocateur, il lance : «Si je suis aussi intelligent qu’on le dit, pourquoi est-ce que j’ai acheté aussi cher Twitter ?»
A l’en croire, le réseau social ne tangue nullement depuis qu’il l’a racheté, et initié un douloureux plan social : la plateforme Twitter enregistrerait «des records d’utilisation», et il estime vouloir «la remettre dans le droit chemin». Elon Musk a également assuré que presque tous les annonceurs qui avaient précédemment quitté Twitter étaient revenus ou avaient déclaré qu’ils reviendraient.

Interrogé sur SpaceX, ce passionné de science-fiction a esquissé sa vision de l’espace : «Nous voulons étendre la vie au-delà de la Terre, c’est important, c’est une mesure de défense. Il se peut que nous soyons les seuls êtres conscients dans cette galaxie, une chandelle fragile et nous devons tout faire pour la maintenir. Il faut que la Terre reste sûre pour la civilisation, tout est étendant les possibilités pour la vie à d’autres galaxies».

Une «pause» dans le développement de l’IA

Sur la question de l’intelligence artificielle, lui qui a cofondé par le passé OpenAI, à l’origine de ChatGPT, a réitéré sa demande d’une «pause» dans le développement de l’IA, et a souligné que ce secteur avait besoin de régulation. «Même si l’essentiel est positif, je suis favorable à une régulation de l’IA, je le recommande fortement», a-t-il affirmé.

Puis il développe, avec un humour grinçant : «L’IA est la technologie la plus disruptive. Les humains sont la plus intelligente des créatures et pour la première fois, il va y avoir quelque chose de plus intelligent que l’humain».

L’autonomie, clé de la valorisation de Tesla

Interpellé par Antoine Arnault sur la valorisation de Tesla, il délivre sa propre vision : à ses yeux, «la valeur de l’entreprise repose principalement sur l’autonomie» - plus que sur le nombre de véhicules vendus. Et d’imaginer : «Aujourd’hui une voiture individuelle est utilisée en moyenne 10 heures par semaine. Si nous avions un robot taxi qui serait utilisé 50 ou 60 heures par semaine, cela changerait tout».

Le constructeur automobile le plus valorisé au monde affiche actuellement une capitalisation boursière d’environ 800 milliards de dollars, mais il n’est pas parvenu à atteindre son objectif d’une capacité de conduite autonome complète.

Finalement, malgré le show, le patron de Tesla n’aura pas annoncé l’implantation d’une future usine Tesla dans l’Hexagone.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...