
Deutsche Bank est sanctionnée malgré la flambée de ses profits

Deutsche Bank perdait 2% jeudi en milieu de journée à la Bourse de Francfort, les investisseurs reléguant au second plan la performance meilleure que prévu au quatrième trimestre et une troisième année consécutive de profits pour s’inquiéter des perspectives à venir, rapporte Reuters.
Certains analystes se sont dits déçus par la baisse de 12% des revenus dans la banque d’investissement au quatrième trimestre et ont mis en garde contre les risques provenant d’un ralentissement de l'économie, d’une inflation élevée et du relèvement en cours des taux d’intérêt. Et ce même si les revenus du pôle taux et devises (FIC) ont progressé de 27 % à 1,5 milliard d’euros font de ce trimestre «Ie plus élevé depuis plus de dix ans». Cette performance n’a en effet pas compensé la baisse de 71% des métiers d’origination et de conseil.
«Il n’y a pas grand-chose dans ces résultats qui puisse modifier les prévisions de bénéfices, si ce n’est le risque d’une potentielle légère dégradation» cette année, ont déclaré les analystes de JPMorgan selon Reuters.
Les résultats 2022 de Deutsche Bank marquent la fin d’unplan de restructuration de neuf milliards d’euros engagé sur quatre ans pour redresser l'établissement en grandes difficultés.
Supérieur aux attentes
Ce plan a permis de stabiliser la banque allemande qui a aussi profité de la remontée des taux d’intérêt, un élément bénéfique pour les revenus et les marges qui devrait se poursuivre en 2023.
Le bénéfice net, part du groupe, s’est élevé à 1,803 milliard d’euros au cours des trois derniers mois de l’année, contre un profit de seulement 145 millions d’euros un an plus tôt. Les analystes tablaient sur un bénéfice d’environ 951 millions d’euros sur la période.
Il s’agit du dixième trimestre consécutif de bénéfices pour Deutsche Bank, la série la plus longue depuis au moins dix ans. « En recentrant nos activités autour de nos principaux atouts, nous sommes devenus nettement plus rentables et mieux équilibrés. En 2022, nous l’avons démontré en délivrant nos meilleurs résultats depuis quinze ans», s’est réjoui Christian Sewing, directeur général de la banque dans un communiqué.
Les analystes estiment toutefois que la banque est vulnérable face aux difficultés économiques, à la guerre en Ukraine et aux contraintes réglementaires.
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