
Des actionnaires de SoLocal mettent en cause la communication financière du groupe

Pas de répit pour les petits porteurs contestataires de SoLocal. L’association Regroupement PPLocal, créée en mars dernier, demande très officiellement à l’AMF d’ouvrir une enquête sur la communication financière et sur le marché du titre de SoLocal. L’action chute de 62% depuis le début de l’année à 2,59 euros et a été divisée par six en deux ans. Le groupe, qui a dégagé en 2015 un chiffre d’affaires de 873 millions d’euros (-5,3%) pour un Ebitda récurrent de 270 millions (-13%) et un résultat net de 27 millions (-55%), ne capitalise plus que 100 millions d’euros.
La liste des griefs de Regroupement PPLocal à l’encontre du propriétaire de PagesJaunes est particulièrement longue: insuffisances de la communication financière, absence d’AG ordinaire sur les comptes 2015, absence de corrélation entre la rémunération variable des dirigeants et l’évolution du cours de l’action SoLocal, déconnection entre le cours proposé pour l’augmentation de capital et la valeur réelle de l’action, inégalité de traitement entre les actionnaires, soupçon de prise de contrôle déguisée au profit des créanciers…
L’association alerte en outre le régulateur sur la dépréciation de PagesJaunes. Le groupe a passé en 2015 une provision de 1,64 milliard d’euros. PagesJaunes n’affiche plus qu’une valeur nette comptable de 2,2 milliards, contre 3,8 milliards fin 2014. Dans son rapport annuel, SoLocal explique cette dépréciation par «l’accélération de la décroissance des activités annuaires imprimés et par une moindre croissance des activités internet . Mais «aucune explication n’a été fournie […] alors que la situation n’est pas beaucoup différente de ce qu’elle était en mai 2014, estime Regroupement PPLocal. L’information donnée en 2014 était-elle fausse ou bien en passant cette provision, le management ne préparait-il pas déjà la possibilité d’une augmentation de capital en dessous du nominal?».
Début août, SoLocal a annoncé son projet de restructuration de la dette, pour la réduire de 1,16 milliard d’euros à 400 millions, via deux augmentations de capital. L’une de 400 millions au prix de 1 euro par action, l’autre de 384 millions par compensation de créances auprès des détenteurs de dette au prix de 4,73 euros par action. Regroupement PPLocal a jugé ce schéma «inacceptable et totalement déséquilibré» et demande l’élaboration d’un nouveau projet sous l’égide d’un autre mandataire.
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