Cristal Union a réussi à limiter la hausse de ses coûts de production

La coopérative sucrière française prévoit d’accroître la rémunération de ses adhérents et d’amplifier son plan de décarbonation.
Yves-Marc Le Réour
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Le marché du sucre est redevenu porteur après des années de bas prix.  -  Crédit : Pasja1000/Pixabay

Si le marché sucrierest redevenu porteur après des années de bas prix, Cristal Union a néanmoins dû faire face à des vents contraires l’an dernier. En présentant lundi les résultats de son exercice clos le 31 janvier 2022, le groupe coopératif a souligné qu’il avait été affecté par un épisode de gel tardif en avril 2021 et que sa dernière récolte avait été amputée de près de 600.000 tonnes de betteraves traitées par des herbicides non conformes livrés par la société Adama. Les investissements réalisés durant les dernières années lui ont néanmoins permis de transformer 13 millions de tonnes de betteraves durant 107 jours de campagne. Ceci correspond à une augmentation de 30% des volumes par rapport à l’année précédente qui avait compté 90 jours de campagne.

«A l’écoute de nos clients, nous adaptons notre offre commercialeen permanence et nous nous appuyons sur une stratégie d’arbitrages efficiente», a souligné Xavier Astolfi, nommé directeur général de Cristal Union en janvier dernier pour remplacer Alain Commissaire. En dehors du marché sucrier, le groupe dispose de plus de 400 références d’alcools de spécialité et il est le troisième producteur de bioéthanol en Europe. Sa capacité à saisir de nouvelles opportunités de marché grâce à un réseau européen solide a débouché sur une progression de 6,4% de son chiffre d’affaires annuel à 1,76 milliard d’euros. Il a notamment tiré parti d’une augmentation d’environ un tiers des cours du sucre dans l’Union européenne sur le marché au comptant depuis le printemps 2021.

Malgré la flambée des prix du gaz et des fertilisants depuis l’été 2021, le renforcement de sa politique de couverture a contribué à limiter les effets de la hausse des prix de l’énergie sur ses coûts de production. Son excédent brut d’exploitation a ainsi progressé de 2,5% à 206 millions d’euros. La forte diminution de ses charges financières explique une grande partie du bond de 41% de son bénéfice net à 97 millions d’euros. Sa structure de bilan est très solide avec une dette financière nette de 334 millions d’euros pour des capitaux propres atteignant 1,2 milliard. En janvier dernier, Cristal Union a procédé à un refinancement bancaire anticipé de 1,01 milliard d’euros adossé à des critères ESG. Cette opération lui permettra de satisfaire ses besoins en fonds de roulement, de conserver des liquidités et d’accroître sa flexibilité pour investir dans un environnement plus volatil.

Objectifs durables

Au titre de l’exercice écoulé, le groupe a été en mesure de proposer à ses adhérents une rémunération de 29,37 euros par tonne de betteraves, en progression de plus de 15% d’un an sur l’autre. «Pour 2022, nous nous fixons un nouvel objectif de 35 euros par tonne, bien au-delà des 30 euros que nous avions annoncés en décembre. Et pour la campagne betteravière de 2023, en l’état actuel de nos connaissance des marchés, un objectif de 40 euros la tonne nous paraît raisonnable», a déclaré Olivier de Bohan, président de Cristal Union.

Outre l’accompagnement de ses coopérateurs vers des pratiques agricoles plus durables, le groupe prévoit de renforcer son plan de décarbonation en vue de parvenir à l’autonomie énergétique. Cela passera par de nouvelles économies, par une valorisation accrue de ses coproduits (résidus de betteraves et effluents industriels) ainsi que par la production d’énergies renouvelables. D’ici à 2030, il vise une baisse de 17% de sa consommation d’énergie par rapport au niveau de 2010 et une diminution de 35% de ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) par rapport à 2015.

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