
Casino : Daniel Kretinsky propose une augmentation de capital de 1,1 milliard d’euros

Deux opérations potentielles à 1,1 milliard d’euros. C’est ce que vient d’annoncer Casino via deux communiqués distincts lundi matin.
La société EP Global Commerce, détenue par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, a proposé au distributeur la mise en œuvre d’une augmentation de capital globale de 1,1 milliard d’euros qui pourrait conduire à une prise de contrôle du groupe, a annoncé lundi Casino.
Le groupe dit avoir reçu de la part de EP Global Commerce - une société affiliée à VESA Equity Investment qui détient 10,06% du capital du groupe stéphanois - une lettre d’intention pour souscrire à une augmentation de capital réservée de Casino à hauteur de 750 millions d’euros.
Fimalac impliqué
EP Global Commerce propose que Fimalac, qui est aussi actionnaire de Casino, puisse souscrire à une augmentation de capital qui lui serait réservée, à hauteur de 150 millions d’euros.
Une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription serait offerte aux actionnaires existants de Casino, à hauteur de 200 millions d’euros, indique encore le groupe.
«À ce stade, le groupe a uniquement pris acte de la proposition», indique Casino dans un communiqué.
«S’il devait y donner une suite favorable, la mise en œuvre des opérations proposées par EP Global Commerce pourrait, en fonction des paramètres financiers arrêtés par les parties, conduire à un changement de contrôle de Casino et à une dilution très significative des actionnaires existants».
Cette opération est subordonnée à plusieurs conditions suspensives, indique Casino, notamment une réduction «très substantielle» de la dette brute non-sécurisée du groupe par voie de rachat en numéraire et de conversion en capital et l’obtention d’une dérogation de la part de l’AMF à l’obligation de dépôt d’une offre publique sur les titres de la société.
A lire aussi: L’hyperconsommation de cash mène Casino et ses actionnaires à l’indigestion
Cette dérogation, prévue dans le règlement du gendarme boursier, permet de prendre le contrôle d’une société en situation avérée de difficulté financière dans le cadre d’une souscription à une augmentation de capital soumise à l’approbation de ses actionnaires.
L’opération doit aussi obtenir l’accord de certains créanciers de Casino, lourdement endetté. Le mois dernier, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note de crédit du distributeur, invoquant des pertes de parts de marché, une faible liquidité et un endettement élevé.
Casino indique qu’il analysera la proposition de EP Global Commerce au cours des prochaines semaines.
Le groupe poursuit dans le même temps ses discussions avec Teract avec lequel il a engagé début mars un processus de rapprochement dans la distribution en France.
Discussions avec Les Mousquetaires
Casino a aussi annoncé lundi, dans un communiqué séparé, avoir engagé des discussions exclusives avec le Groupement Les Mousquetaires, propriétaire d’Intermarché, pour approfondir leurs partenariats industriels et d’achats.
«Le Groupement Les Mousquetaires et le groupe Casino envisagent de prolonger de deux ans la durée de leurs alliances jusqu’en 2028 et d’étendre leurs accords au nouvel ensemble à constituer entre le groupe Casino et Teract, qui serait contrôlé par le groupe Casino», a-t-il dit dans un communiqué.
Le nouvel ensemble constitué par Casino et Teract pourrait en outre céder au Groupement Les Mousquetaires «sur plusieurs années et à prix de marché un ensemble de points de vente issus du périmètre Casino France représentant au minimum 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires TTC».
En réaction à ces annonces, l’action Casino était hésitante lundi à la Bourse de Paris. Après avoir ouvert en repli, elle a gagné jusqu'à 5% en début de matinée avant de rebasculer dans le rouge vers 10h20.
(Avec Reuters)
Plus d'articles du même thème
-
New Alpha reste finalement dans le giron de La Française
Alors que la banque Caurus Partners avait été mandatée pour étudier la cession de New Alpha Asset Management, la société, qui totalise 3,8 milliards d’euros d’encours, reste finalement dans le giron de La Française. -
Safran avance dans son marathon réglementaire lié à la reprise de Collins
Le gendarme britannique de la concurrence estime que les concessions fournies par le groupe français pourraient suffire à apaiser ses craintes. -
Andbank entre au capital d’une boutique espagnole de private equity
L'opération vient d'être autorisée par les régulateurs.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions