
Carrefour pourrait annoncer de fortes réductions de coûts

Jour décisif pour Carrefour. Son PDG, Alexandre Bompard, présente demain matin son plan de transformation. L’auteur du redressement spectaculaire de la Fnac a déjà préparé le terrain en lançant jeudi dernier un nouvel avertissementsur la rentabilité opérationnelle du distributeur en 2017. Une fois les mauvaises nouvelles épuisées, le groupe pourra repartir sur des bases plus saines. La progression inattendue des ventes au quatrième trimestre est déjà de bon augure.
Mais, «pour faire la différence, le nouveau PDG devra se montrer particulièrement créatif et constructif et largement dépasser les seules actions qui lui sont imputées», prévient Invest Securities. Barclays anticipe l’annonce d’un plan de réduction de coûts de plusieurs centaines de millions d’euros sur les prochaines années. Mais les investisseurs devront être patients. Les premiers effets de cette stratégie ne seront pas visibles avant 2019, explique Barclays.
Fin août, Alexandre Bompard avait déjà dessiné les grandes lignes de sa stratégie : digitalisation, relance des hypermarchés et simplification de la structure. Il avait donné le ton dès septembre en dévoilant soncomité exécutif, notamment en recrutant Marie Cheval comme directrice de la transformation digitale.
Du côté des hypermarchés, point noir du groupe depuis des années, le distributeur pourrait opter pour la fermeture des magasins les moins performants, pour une accélération des passages en franchise, et pour une réorganisation des surfaces de vente. Barclays mise sur la fermeture potentielle de la majorité des 600 magasins Dia, rachetés en 2014 puis passés sous enseigne Carrefour. A plus court terme, pour faire face à la guerre des prix en France qui épuise le secteur, Carrefour pourrait miser sur des baisses de prix afin de reconquérir des parts de marché perdues l’an dernier. Un investissement qui pourrait être financé par des réductions de coûts. Barclays ne semble pas croire à une forte baisse des prix, une «stratégie chère et incertaine», tablant plutôt sur la mise en place d’un nouveau programme de fidélisation plus efficace et plus personnalisé.
Quant aux économies, elles pourraient en partie provenir de la simplification de la structure. De quoi inquiéter les collaborateurs du siège qui pourraient subir des coupes importantes. En outre, Barclays estime que Carrefour pourrait étudier les options stratégiques pour sesactivités chinoises, évaluées à 1,2 milliard d’euros par le bureau d’analyse.
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