
Canal+ perd du terrain dans le football

Canal+ est de moins en moins la chaîne du sport, pourtant l’un de ses axes de différenciation historique. La filiale de Vivendi est ressortie bredouille de l’appel d’offres de la Ligue de football professionnel (LFP) pour les droits de retransmission de la Ligue 1 entre 2020 et 2024, alors qu’elle partage avec BeIN Sports ceux de 2016 à 2020. Elle avait déjàperdu la Ligue des Champions au profit de SFR, la Ligue Europa et la Premier League britannique.
Canal+ avait soumis des offres sur l’ensemble des lots. «L’enjeu est de taille pour Canal+, dont le championnat de France de football représente un contenu essentiel pour environ 40% de sa base d’abonnés», rappelaient hier les analystes d’Oddo-BHF dans une note.
Signe que la concurrence a été féroce, les droits ont atteint un record de 1,153 milliard d’euros par an. Soit un montant supérieur de près de 60% à celui de la période précédente (726,5 millions par an, dont 540 millions pour Canal+). «La ligue a structuré son appel d’offres en sept lots afin de faire en sorte qu’un maximum d’acteurs puissent se manifester, à savoir les opérateurs de chaînes de TV, les agences de marketing de droits sportifs, les géants de l’internet, voire les fonds de private equity», explique Oddo-BHF. La LFP a également autorisé pour la première fois la sous-licence de droits pour attirer les acteurs spécialisés dans la revente de droits.
A l’opposé , le grand gagnant des enchères est un nouvel entrant: le groupe de médias espagnol Mediapro, spécialisé dans la revente de droits. Il a remporté les lots les plus prestigieux, à savoir le 1 (les dix «plus belles» affiches de la saison et celle du dimanche à 21h00), le 2 (le vendredi 21h00 et le samedi 17h00) et le 4 (le multiplex du dimanche après-midi et l’affiche du dimanche 13h00). L’espagnol, contrôlé par le chinois Orient Hontai Capital, a déjà remporté le championnat espagnol, puis son équivalent italien avant que cette attribution ne soit annulée en justice.
La chaîne cryptée tente de faire bonne figure. «Il ne serait pas raisonnable pour nous de payer des montants que nos abonnés ne seraient pas prêts à supporter. Il y a une certitude, c’est que Canal ne mourra pas d’avoir payé trop cher les droits sportifs comme la plupart de ses concurrents», a déclaré lors d’une conférence téléphonique Maxime Saada, président du directoire de Canal+, ajoutant qu’il doutait de la rentabilité d’un tel investissement pour Mediapro. Dans un communiqué, Canal+ fait toutefois savoir qu’il «examinera les possibilités de sous-licence qui sont prévues et autorisées par le règlement de l’appel d’offres».
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