Bureau Veritas et SGS abandonnent leur projet de fusion

Les deux groupes avaient indiqué mi-janvier discuter d’un rapprochement qui aurait créé un géant de la certification.
Agefi-Dow Jones
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Bureau Veritas est détenu à 26,5% par Wendel  -  (RK)

Le rapprochement Bureau Veritas-SGS n’aura pas lieu. Les deux spécialistes des tests, de la certification et du contrôle ont annoncé lundi dans des communiqués distincts que les discussions en ce sens avaient pris fin.

«Bien qu’une forte conviction existe autour du potentiel de création de valeur lié à la consolidation du secteur des Tests, Inspection et Certification (TIC), Bureau Veritas annonce que ces discussions ont pris fin et n’ont pas abouti à un accord», a indiqué le groupe français dans un communiqué.

Le 15 janvier dernier, Bureau Veritas avait annoncé être en discussion avec le suisse SGS en vue d’un potentiel rapprochement. Une telle opération aurait créé un géant des TIC valorisé plus de 30 milliards d’euros en Bourse et de loin le premier acteur du secteur. Ce projet avait toutefois laissé sceptiques les analystes, certains s’inquiétant de potentielles synergies négatives en cas de fusion.

«Les discussions portaient sur une opération de taille significative, avec énormément de paramètres financiers et de gouvernance sur lesquels il a été difficile de s’accorder», a commenté une source proche du dossier à l’agence Agefi-Dow Jones.

Objectifs 2027 et 2028 maintenus

Après l’abandon de ces discussions, Bureau Veritas reste pleinement engagé dans son plan stratégique LEAP 28, «visant à générer un tournant en termes de croissance et de performance», a ajouté le groupe dans son communiqué. Dans le cadre de ce plan, l’entreprise prévoit notamment entre 2024 et 2028 une croissance organique moyenne annuelle «modérée à élevée à un chiffre» de son chiffre d’affaires, ainsi qu’une «amélioration constante» de sa marge opérationnelle ajustée. Ces objectifs s’entendent à taux de change constants.

Les fuites sur les discussions, imposant aux groupes d’officialiser leurs échanges «sont arrivées beaucoup trop tôt», estime un observateur français qui voit Bureau Vertitas rester, à l’avenir, ouvert à l'étude d’un scénario de consolidation. D’autres acteurs du secteur, comme le britannique Intertek qui a déjà eu par le passé des échanges avec le groupe français, demeurent attentifs au parfum de «fusac» qui flotte sur le secteur.

De son côté, SGS a indiqué rester concentré dans l’exécution de son plan Strategy 27 présenté il y a un an presque jour pour jour. Il prévoit notamment une croissance organique de 5%-7% par an d’ici 2027 et une amélioration de la marge opérationnelle ajustée de 1,5 point de pourcentage.

La réaction des investisseurs suggère que l’arrêt des discussions entre les deux parties est dommageable à Bureau Veritas. A Paris, l’action du groupe français refluait de 3,6%, lundi à la mi-journée, puis clôturait la séance en n’abandonnant plus que 1,5%, alors que le titre SGS bondissait de 4,7%, à 89 francs suisses, à la Bourse de Zurich. Le 15 janvier dernier, lorsque les deux spécialistes de la certification avaient annoncé être en pourparlers sur un éventuel rapprochement, le titre Bureau Veritas avait progressé de 2%, tandis que l’action SGS avait chuté de 6,4%.

Oddo BHF préfère toujours Bureau Veritas à SGS

Dans une note envoyée à ses clients, Oddo BHF estime que l’arrêt de ces discussions est «une bonne chose» pour Bureau Veritas. D’un point de vue industriel, «nous étions très sceptiques quant à une telle transaction», plutôt «menée par les actionnaires, et notamment par Wendel, qui aurait pu profiter de cette opération pour bénéficier d’une liquidité partielle de sa participation» dans Bureau Veritas, selon l’intermédiaire financier.

«A moyen terme, la fin des discussions acte le retour à une analyse plus fondamentale et en ligne avec les plans stratégiques de chacun», poursuit Oddo BHF. Le courtier a confirmé lundi sa recommandation «surperformance» sur l’action Bureau Veritas, appréciant la dynamique d’accélération des résultats de l’entreprise française, alors que SGS apparaît comme une valeur de retournement qui justifie le maintien d’un avis «neutre».

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