
Bruxelles met du baume au cœur de Vivendi avec un feu vert sur Lagardère

La Commission européenne a approuvé vendredi l’acquisition du groupe de médias et de distribution Lagardère par son concurrent Vivendi, sous conditions.
La validation de ce rachat est subordonnée à la réalisation des deux engagements proposés par Vivendi, à savoir la cession de 100% du capital d’Editis, pour laquelle le groupe a déjà conclu une promesse d’achat avec International Media Invest, et la vente du magazine Gala.
Ce dernier fait l’objet de nombreuses marques d’intérêt, a précisé Vivendi vendredi dans un communiqué. Le groupe s’est dit confiant dans la réalisation des deux opérations d’ici à la fin octobre.
«Vivendi se réjouit de cette autorisation qui lui donnera une toute nouvelle dimension», a commenté le groupe, précisant qu’il verrait ses effectifs passer de 38.000 à environ 66.000 personnes et son chiffre d’affaires atteindre 17 milliards d’euros avec Lagardère, contre 9,6 milliards d’euros en 2022.
«Ce rapprochement répondra à l’objectif stratégique que le groupe s’est fixé de développer sa présence internationale et lui permettra de devenir le troisième groupe mondial de l'édition grand public et d'éducation tout en intégrant une nouvelle activité en forte croissance, le travel retail», a ajouté Vivendi.
Actuellement en cours d'éviction du CAC 40 qu’il quittera le 19 juin prochain, Vivendi obtient une clarification bienvenue pour sa future stratégie. Le groupe avait fait part en septembre 2021 de son intention de s’emparer de la totalité du capital de Lagardère, dans lequel il est entré en avril 2020. A la fin 2021, le conglomérat des médias a acquis 17,5% du capital de Lagardère auprès du fonds d’investissement Amber Capital au prix de 24,10 euros par action. Il avait lancé au deuxième trimestre 2022 une offre publique d’achat au prix de 25,50 euros par action coupon attaché. Il détient actuellement 57,3% du capital de Lagardère.
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Un œil sur les acquéreurs d’actifs à céder
La Commission européenne avait indiqué lors de l’ouverture de son enquête approfondie en novembre dernier que le rapprochement envisagé pourrait nuire à la concurrence dans le secteur de l'édition de livres. L’exécutif européen s'était inquiété de la position dominante qu’aurait un groupe réunissant les numéro un et deux français de l'édition, Hachette (Lagardère) et Editis (Vivendi). Bruxelles craignait également une réduction de la concurrence sur le marché des magazines «people», à travers le rapprochement entre Paris Match (Lagardère), Gala et Voici (Vivendi).
La Commission a précisé vendredi qu’elle évaluerait l’adéquation des acheteurs proposés par Vivendi pour les cessions d’Editis et de Gala. «Vivendi ne peut réaliser l’acquisition de Lagardère qu’après l’approbation d’un acquéreur approprié par la Commission», a précisé l’exécutif européen.
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