
BP tourne la page de la marée noire au prix d’une amende record
La compagnie pétrolière britannique BP a accepté de payer 18,7 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros) aux autorités fédérales, à cinq Etats américains et à 400 entités locales en dédommagement de la marée noire survenue dans le Golfe du Mexique en 2010, suite à une explosion sur sa plate-forme Deepwater Horizon. Les Etats concernés sont la Louisiane, le Mississippi, l’Alabama, le Texas et la Floride. Il ne s’agit toutefois que d’un accord préliminaire, qui sera soumis aux commentaires du public et devra encore être approuvé par le juge de district de la Nouvelle-Orléans, Carl Barbier.
Le ministère de la Justice a précisé qu’un tel montant est probablement le plus élevé jamais acquitté par une seule entreprise aux Etats-Unis dans le cadre d’un contentieux. Le procès – au civil – a débuté en février 2013. Le règlement, divisé en plusieurs parties, sera étalé dans le temps. BP payera 5,5 milliards de dollars sur 15 ans au titre du Clean Water Act; il devra 7,1 milliards au gouvernement et aux Etats sur 15 ans pour les dégâts causés aux ressources naturelles et mettra 232 millions de côté au titre des intérêts à la fin de la période; 4,9 milliards seront payés sur 18 ans aux Etats fédérés au titre du préjudice économique; enfin, un milliard couvrira les indemnités dues aux autorités locales.
L’accord fait suite à d’autres règlements intervenus depuis la catastrophe. En novembre 2012, BP avait accepté de régler 4,5 milliards de dollars d’amendes, plaidant coupable de 14 chefs d’inculpation, et le gouvernement avait interdit à la compagnie de postuler à des appels d’offres fédéraux. Un mois plus tard, dans le cadre d’une action collective, BP signait un accord avec des particuliers et des entreprises s’estimant lésées par la marée noire, accord dont le montant n’est pas limité. La compagnie estimait son coût ultime à 7,8 milliards de dollars, correspondant à plus de 100.000 plaintes, mais s’était ravisé en annonçant que le montant pourrait augmenter sensiblement.
Tout compris, le montant dépasse les 43,8 milliards provisionnés dans ses comptes pour assumer l’ensemble des coûts provoqués par la catastrophe. BP estime que l’accord va encore accroître ces charges de 22%, ou 10 milliards de dollars, à la fin du premier trimestre. Malgré les sommes en jeu, les investisseurs ont salué l’annonce, qui permettrait à BP de tourner enfin la page. Son action s’est adjugé 4,35% à Londres, à 437,4 pence.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions