
Bonduelle mise sur le redressement de sa division frais en Amérique du Nord

Serons-nous en mesure de répondre à la demande ? », s’est interrogé Guillaume Debrosse, directeur général de Bonduelle, à l’occasion de la présentation des résultats annuel du spécialiste des légumes. En effet, la sécheresse pèsera sur les volumes de l’exercice en cours. En attendant, Bonduelle mise sur une croissance de 8% à 11% de son chiffre d’affaires en 2022-2023, tablant sur la revalorisation des prix. Faudra-t-il encore que le consommateur suive… Le groupe espère aussi une progression de 0,1 point de sa marge opérationnelle autour de 2,5% dans son nouveau périmètre, hors Bonduelle Americas Long Life (BALL).
L’accent sera mis en priorité sur le redressement de la division Bonduelle Fresh Americas (BFA), qui pèse pour près d’un tiers des ventes du groupe, mais affiche une rentabilité négative et a lourdement affecté les résultats 2021-2022. « Nous ne sommes pas au rendez-vous des objectifs que nous nous étions fixés », a reconnu Grégory Sanson, directeur financier de Bonduelle. Dès cet été, le groupe avait prévenu le marché. Sur l’exercice clos le 30 juin, Bonduelle a enregistré une hausse de 4,1% de son chiffre d’affaires à 2,9 milliards d’euros, portée par un effet changes positif (+2,3%), mais la croissance interne s’est limitée à 1,8% et n’a pas atteint les 3% espérés initialement. Hors BFA, le groupe aurait affiché une croissance organique de 6%, souligne le directeur financier. La croissance organique ressort à 6,9% en Europe, mais recule de 2,4% dans le reste du monde.
Potentiel important
La marge opérationnelle courante recule de 0,3 point à 3,3%, alors que Bonduelle visait initialement une stabilité. Si la marge s’améliore de 0,1 point en Europe à 5,7%, elle recule de 0,7 point hors Europe à 1,3%. La rentabilité de BFA «s’est dégradée l’an dernier», a précisé Gregory Sanson lors d’une conférence investisseurs, anticipant un retour à la rentabilité dans deux ans et se fixant un objectif de moyen terme de 5% à 7%. «BFA possède un potentiel de croissance très important», assure le directeur financier. Pour redresser cette activité, «on ne s’interdit rien. Ce marché reste au cœur de notre stratégie», ajoute Guillaume Debrosse, promettant plus de précisions lors des résultats du premier semestre, en mars 2023. Toutefois l’idée n’est pas de faire entrer des partenaires financiers, comme le groupe l’a fait cette année pour sa division BALL, en en cédant 65% du capital. La relance de BFA passera par les volumes.
Conséquence des difficultés de BFA, le groupe a passé pour 107 millions de dépréciations d’actifs et de survaleurs. Toutefois, grâce à la plus-value de cession des titres BALL de 145 millions d’euros, le résultat net recule seulement de 38% à 35 millions. Cette opération a également permis de renforcer le bilan du groupe. Le groupe se dit «à l’écoute d’opportunités d’acquisitions et de partenariat», mais à court terme, l’environnement complexe et volatil invite à la prudence.
La Bourse a sanctionné lundi le groupe par une baisse de 4,77% de l’action, en chute de 48% depuis le début de l’année. Le directeur financier de Bonduelle rappelle que la cession de 65% de BALL s’est faite sur la base d’un multiple de 8,2 fois l’Ebitda. Or, avec une capitalisation actuelle de 352 millions d’euros, Bonduelle ne se valorise que sur un multiple de 3 fois l’Ebitda récurrent.
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