
Blackstone et les Benetton financeront la croissance externe d’Atlantia

Atlantia s’apprête à quitter la Bourse. Son premier actionnaire, à hauteur de 33,1% du capital, Edizione, la holding de la famille Benetton, associé au fonds d’investissement américain Blackstone, lance une offre sur le groupe italien d’infrastructures. Le véhicule ad hoc créé pour l’opération est détenu à 65% par Edizione et à 35% par Blackstone.
Les deux partenaires proposent 23 euros par action en numéraire, soit une prime de 24% sur le cours du 5 avril, avant le début des rumeurs de rachat. Le cours s’est ajusté jeudi à ce niveau, même si la semaine dernière, le marché évoquait une offre à 24 euros. Les analystes jugent le prix juste et une contre-offre peu crédible, d’autant qu’un accord avec la famille Benetton serait nécessaire. La semaine dernière, Edizione a rejeté l’approche de l’américain Global Infrastructure Partners (GIP) associé au canadien Brookfield Infrastructure, qui comptait céder dans un second temps les concessions autoroutières d’Atlantia au groupe espagnols ACS.
Cette offre valorise la cible 19 milliards d’euros, et 58 milliards avec la dette de 38,6 milliards fin 2021. Les actionnaires d’Atlantia recevront le dividende prévu de 0,74 euro par action.
Pour la famille Benetton, cette sortie de cote permet de préserver l’intégrité et l’identité italienne d’Atlantia, tout en bénéficiant d’un partenaire de long terme avec Blackstone. D’ailleurs, les deux alliés comptent « soutenir pleinement » la stratégie d’investissement à long terme d’Atlantia et lui fournir « des ressources nécessaires pour qu’Atlantia puisse saisir les opportunités d’investissement qui se présenteront dans le domaine des infrastructures et de la mobilité ».
L’offre est conditionnée à l’apport de 90% des titres, mais une clause permettrait aux initiateurs de se désister en cas de modifications majeures du contexte national ou international, principalement liées à une détérioration du conflit russo-ukrainien.
Edizione et Blackstone financeront les 12,7 milliards d’euros d’acquisition des titres non encore détenus sur fonds propres, à hauteur de 4,5 milliards, et par dette, à hauteur de 8,2 milliards. La veille de l’annonce, les analystes d’Intesa Sanpaolo estimaient que le véhicule ad hoc pourrait lever de 12 à 14 milliards d’euros pour financer le rachat, soit un relèvement de l’effet de levier de 7,4 fois à 8 ou 9 fois à fin 2021.
Goldman Sachs, Mediobanca, Bank of America, JPMorgan, UBS et UniCredit sont conseils d’Edizione et de Blackstone sur l’opération.
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