
Bayer compte améliorer la rentabilité de tous ses métiers

Quelques jours après l’annonce d’une réduction de 10% de ses effectifs mondiaux, soit la suppression de 12.000 postes, à horizon 2021, conséquence de l’intégration de Monsanto, Bayer a présenté hier aux investisseurs ses objectifs 2022. Sur les quatre prochains exercices, le groupe allemand table sur une croissance annuelle moyenne de 4% des ventes, de 9% de l’Ebitda ajusté et de 18% du cash-flow libre. Des perspectives accueillies par un petit rebond de 0,43% de l’action mercredi.
Dans le détail, le chiffre d’affaires devrait progresser de 4% en 2019 à 46 milliards d’euros, puis de 4 à 5% par an, afin d’atteindre 52 milliards en 2022. L’Ebitda devrait atteindre 12,2 milliards en 2019 et 16 milliards en 2022. Pour améliorer sa rentabilité, le groupe s’appuie sur son programme de synergies de 2,6 milliards d’euros en 2022.
Toutes les divisions du groupe participeront à l’amélioration des résultats. La marge d’Ebitda du groupe est attendue à 27% en 2019 et à plus de 30% en 2022. A cette échéance, elle dépassera les 30% pour Crop Science (contre 23% attendu en 2018), les 35% pour la Pharmacie (contre 33% en 2018) et atteindra 24% pour la santé grand public (contre 20% en 2018). Enfin, le bénéfice par action «core» devrait croître de 10% par an, passant de 6,80 euros en 2019 à environ 10 euros en 2022.
Néanmoins, «nous ne sommes pas du tout satisfaits de l’évolution récente de la société et de son action, a reconnu Werner Baumann, président du directoire de Bayer. Nous n’avons pas répondu à vos attentes». Le groupe va notamment remanier son portefeuille pharmaceutique. Ses cinq produits les plus prometteurs devraient dégager 3,75 milliards d’euros de ventes, alors qu’en juin dernier, Bayer tablait sur 6 milliards pour les six premiers candidats médicaments. Aussi Bayer va investir. Il dépensera 1 milliard d’euros chaque année en R&D et n’exclut pas des acquisitions de licences ou de laboratoires.
Entre 2019 et 2022, Bayer compte dégager 23 milliards d’euros de cash-flow libre cumulé, et atteindre les 8 milliards en 2022. Une manne consacrée au désendettement – avec un objectif d’atteindre une notation en catégorie «A» contre «BBB» actuellement – à l’augmentation du dividende, voire à des rachats d’actions. La dette devrait passer de 36 milliards en 2019 à 26-28 milliards en 2022. Le groupe compte aussi financer des acquisitions ciblées et renforcer ses capacités d’innovation. Bayer investira 35 milliards d’euros sur les quatre prochaines années, dont les deux tiers en R&D.
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