
Atos s’envole en Bourse, Airbus pourrait entrer dans Evidian

L’action Atos est à la fête lundi, alors que le groupe d’aéronautique et de défense Airbus aurait entamé, selon le journal Les Echos, des discussions avec l’entreprise de services numériques en vue d’une entrée au capital de sa division Evidian, qui regroupe ses activités liées à la transformation numérique ainsi que celles de Big Data et Sécurité (BDS).
«Selon plusieurs sources, l’avionneur serait en discussions préliminaires avec Atos pour prendre une part minoritaire du capital d’Evidian», a indiqué le quotidien Les Echos dimanche.
Airbus pourrait ainsi damer le pion à Thales, qui convoite, selon la presse, les seules activités de cybersécurité d’Atos. Une porte-parole du groupe d'électronique industrielle et de défense a confirmé son intérêt pour «tout actif de cybersécurité qui serait disponible à la vente», tout en indiquant ne mener «aucune discussion avec Atos à cet égard».
Thales «n’a aucune intention de se diversifier dans des marchés autres que ceux qu’il sert déjà, tels que ceux d’une entreprise de services numériques (ESN) de taille mondiale», a précisé la porte-parole.
Peu avant 17h, l’action Atos bondissait de 18%, à 10,7 euros. Le titre Airbus gagnait 2,5% à 113,8 euros, et Thales était proche de l'équilibre (+0,4%) dans un marché en hausse.
Négociations préliminaires avec des tiers
Interrogée par l’agence Agefi-Dow Jones, une porte-parole d’Atos a confirmé que des négociations préliminaires étaient en cours avec des tiers. «La société a engagé des discussions exploratoires avec de potentiels futurs actionnaires minoritaires du périmètre d’activités regroupé sous Evidian. Ces discussions ne sont pas suffisamment avancées pour permettre tout autre commentaire», a souligné la porte-parole.
Elle a rappelé que le plan stratégique présenté par le groupe en juin 2022 prévoyait «une conservation inférieure à 30% du capital du périmètre Evidian par Atos et la cession de cette participation pour assurer le financement de son plan de transformation».
De son côté, un représentant d’Airbus a indiqué à l’agence Agefi-Dow Jones que le groupe était «en discussion constante avec ses partenaires, clients et fournisseurs dans l’ensemble de ses secteurs d’activité», tout en précisant que ces conversations demeuraient «privées par nature».
Fin septembre, Atos avait rejeté une offre du groupe Onepoint, associé au fonds d’investissement anglo-saxon ICG, portant sur une acquisition potentielle d’Evidian pour une valeur d’entreprise de 4,2 milliards d’euros. «Après examen attentif de cette marque d’intérêt préliminaire et non engageante, et sur la recommandation de son comité ad hoc, le conseil d’administration s’est réuni et a constaté à l’unanimité que celle-ci n’est pas dans l’intérêt de la société et de ses parties prenantes», avait alors indiqué Atos.
Atos a dévoilé en juin dernier un plan stratégique qui prévoit la scission du groupe en deux sociétés distinctes. La première entreprise conserverait le nom d’Atos et regrouperait les activités historiques de gestion d’infrastructures de centre de données. La seconde prendrait le nom d’Evidian et rassemblerait les activités liées à la transformation numérique ainsi que celles de Big Data et Sécurité (BDS). La société avait alors indiqué que ce projet de séparation pourrait être finalisé au second semestre de 2023, avec l’introduction en Bourse d’Evidian avant la fin de l’année.
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