
Arnaud Lagardère devra répondre en AG sur les conditions du nantissement de ses titres

Si l’assemblée générale de Lagardère, vendredi matin, devrait être plus calme que l’an dernier, Amber n’ayant pas redemandé des sièges au conseil, Colette Neuville devrait l’animer. La présidente de l’Adam a déposé une série de questions écrites auprès du groupe de médias. En cause, la responsabilité des associés commandités de Lagardère, Arnaud Lagardère – essentiellement via Lagardère Capital & Management (LC&M) – et la société Arjil Commanditée-Arco, et les facteurs de risque associés.
«Pour que les actionnaires soient en mesure d’apprécier l’étendue de la garantie que leur apporte la responsabilité des associés commandités et le risque qui reste à leur charge, il importe que soient connues la composition et la valeur du patrimoine des commandités», explique Colette Neuville. Or les 9,6 millions de titres (7,32% du capital de Lagardère SCA) détenus par LC&M sont nantis. Quelle est la valeur nette du patrimoine d’Arnaud Lagardère lui permettant de faire face à sa responsabilité d’associé commandité gérant ? D’autant que ce nantissement ne fait pas partie des facteurs de risque présentés par l’entreprise. Pour Colette Neuville, il est temps que la réglementation change afin que les conditions du nantissement soient connues.
Alors que les conséquences de ce nantissement peuvent être lourdes pour les actionnaires, Colette Neuville demande que soient connus les cours auxquels les créanciers nantis peuvent procéder à des appels de marge. Car les risques seraient alors doubles. D’une part, Arnaud Lagardère risquerait de vendre ses actions pour faire face aux appels de marge, avec le risque de pression baissière sur le titre. D’autre part, les créanciers pourraient exercer leur nantissement, entraînant un changement d’actionnaire, qui ne serait plus industriel mais financier. Un cas qui n’est pas d’école, s’étant déjà produit par le passé chez Belvédère et chez Gecina.
Autre sujet d’inquiétude pour l’Adam, les ventes importantes et régulières d’actions Lagardère par Arnaud Lagardère. Pour quelles raisons ? Jusqu’à quel niveau ? D’autant que les dernières ont été réalisées à un prix unitaire inférieur à 23,50 euros, alors que Arnaud Lagardère «a insisté sur la création de valeur à attendre de la vente des branches Active et Sport», poursuit Colette Neuville. Le consensus FactSet vise actuellement 28,54 euros, soit un potentiel de hausse de près de 20%.
Plus d'articles du même thème
-
CMA CGM conclut un partenariat pour cinq ans avec Mistral AI
Le troisième armateur mondial s’appuiera sur le spécialiste français de l’intelligence artificielle générative pour accroître sa productivité dans tous ses métiers. -
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions