
ArcelorMittal pousse pour des mesures de sauvegarde de l’acier européen

Les aciéristes européens s’inquiètent toujours des mesures protectionnistes annoncées par l’administration Trump. Même si l’Union européenne pourrait bénéficier d’exemptions prolongées, les industriels redoutent les conséquences indirectes de la fermeture des frontières américaines. «Les exportations d’acier européen vers les Etats-Unis ne sont que de 5 millions de tonnes environ, sur des produits très spécifiques. Ce n’est donc pas cela l’enjeu principal pour l’industrie. En revanche, le risque est de voir les volumes d’acier qui ne trouvent plus leur place aux Etats-Unis se rediriger vers l’Europe, ce qui alimenterait un peu plus les surcapacités», explique Philippe Darmayan, le président d’ArcelorMittal France.
Pour contrer ce risque, la Commission européenne a ouvert fin mars une procédure d’enquête pour déterminer s’il est nécessaire de mettre en place des mesures de sauvegarde temporaires. Ce système, accepté par l’Organisation mondiale du Commerce à condition qu’un secteur soit sérieusement menacé, permet d’instaurer des quotas d’importation temporaire sur les quantités de produits dépassant la consommation d’acier de l’Europe calculée sur plusieurs années. Ces quotas ne visent pas un pays en particulier mais s’adressent à l’ensemble des exportateurs potentiels. Des safeguards avaient déjà été mis en œuvre en 2001, dèjà dans l’acier, pour une période d’un mois.
Eurofer, le lobby des aciéristes européens, pousse évidemment pour ces protections. Philippe Darmayan espère «une mise en place avant septembre» : «c’est urgent, notamment du fait d’un tassement ressenti par les industriels depuis quelques semaines».
Selon les données d’Eurofer, les surcapacités mondiales ont diminué en 2017, à 616 millions de tonnes, contre 660 en 2016 et un pic de 717 millions de tonnes en 2015, grâce à la croissance économique mondiale et à certaines mesures de réduction de la production, y compris en Chine. Mais les aciéristes européens redoutent qu’en cas de ralentissement de l’économie, les grands marchés mondiaux ne permettent plus d’absorber ces capacités excédentaires, entrainant à la baisse des prix qui ont jusqu’à présent bien résisté.
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