
ArcelorMittal anticipe un redressement progressif de ses marges
La baisse de 9% de la consommation d’acier en Europe et le ralentissement de la demande chinoise ont eu un impact fortement négatif sur les résultats d’ArcelorMittal en 2012. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) annuel du sidérurgiste a chuté de 30% à 7,1 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires en repli de 10,4% à 84,2 milliards. Sa perte nette de 3,7 milliards est attribuable à une dépréciation de survaleur de 4,3 milliards afférente à ses activités européennes; s’y ajoutent 700 millions de dépréciations d’actifs liés à la fermeture de sites ou à l’arrêt de lignes de production dans la région et 600 millions de charges de restructuration.
Dans ce contexte morose, la forte réduction du BFR au quatrième trimestre a largement contribué au triplement du cash flow d’exploitation du groupe sur l’ensemble de l’exercice à 5,3 milliards, permettant une baisse de 3% de l’endettement net à 21,8 milliards au 31 décembre. La dette financière est désormais d’origine bancaire à hauteur de 10% seulement et sa maturité moyenne atteint 6,1 ans. Les liquidités totales du groupe à fin décembre s’élevaient par ailleurs à 14,5 milliards, «dont 10 milliards de lignes de crédit disponibles et 4,5 milliards de trésorerie».
La structure de bilan d’ArcelorMittal s’améliorera encore en 2013 suite à la levée de fonds (actions et obligations convertibles) de 4 milliards de dollars réalisée en janvier et à la cession annoncée de 15% de sa filiale minière canadienne AMMC. ArcelorMittal vise ainsi «une dette nette d’environ 17 milliards à fin juin 2013, correspondant à un ratio d’endettement de 2,4 fois son Ebitda, contre 3,1 fois à fin 2012». La baisse de l’endettement devrait également être favorisée par une chute de 25% des investissements industriels à 3,5 milliards, le dividende versé étant réduit de 73% à 0,20 dollar par action comme annoncé auparavant.
Grâce à un contrôle accru sur les coûts, le groupe prévoit «une amélioration marginale des marges par tonne d’acier», qui se traduira par une progression non chiffrée de son excédent brut d’exploitation cette année. Après avoir reculé de 2,3% à 83,8 millions de tonnes l’an dernier, ses livraisons d’acier devraient croître de 2 à 3% pour l’exercice en cours, le rebond de la demande en Chine et au Brésil compensant largement le repli de 1% attendu dans une Europe qui souffre toujours de surcapacités de production.
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