
Après «l’ubérisation» des services, «l’amazonisation» de la finance

L’industrie financière n’est pas à un néologisme près. Dans une étude élaborée pour l’agence de développement de la Place financière à Luxembourg, Luxembourg for Finance, le cabinet de conseil PwC anticipe une «amazonisation» des services financiers dans les cinq prochaines années. Cette tendance consiste en une modification en profondeur de la manière dont ils seront distribués.
Le consommateur sera beaucoup plus actif et passera par des plates-formes en ligne d’open banking, qui «deviendront l’interface client dominante pour le secteur des services financiers en Europe, anticipe le cabinet de conseil. Les clients de la distribution de détail et les commerciaux pourront rechercher, acheter et gérer des produits sur mesure offrant le meilleur rapport qualité-prix et adaptés à leurs besoins spécifiques.»
Concomitamment à ce mouvement, les promoteurs de services financiers devront se préparer à une déconcentration des centres financiers en Europe, induite par le Brexit. Toujours selon cette étude, ces changements toucheront non seulement les secteurs de la gestion d’actifs et de la gestion de fortune, mais aussi ceux des paiements ou encore de la distribution d’assurance.
Face à cette mutation de la distribution de produits financiers, PwC expose plusieurs recommandations, dont certaines sont déjà largement appliquées. En premier lieu, la «disruption» du secteur ne doit plus venir uniquement de concurrents externes – avec qui les institutions financières doivent travailler –, mais aussi de l’interne. Sur ce point, la plupart des grandes banques ont déjà fait une partie du chemin, en développant des pôles de compétence internes ou en rachetant des fintech.
Dans le même temps, l’étude enjoint aux institutions financières d’approfondir «l’intégration transfrontalière des services financiers», afin que les acteurs européens puissent se battre à armes égales avec les géants mondiaux. «Pour atteindre une intégration transfrontalière, une union bancaire plus poussée et une Union des marchés de capitaux (UMC) finalisée sont indispensables à la création d’une stratégie européenne globale dans le secteur des services financiers», estime l’étude. Enfin, cette dernière souligne que les sociétés financières européennes doivent rester leaders dans la course à la finance durable, car «les entreprises qui répondent le plus rapidement à la demande des clients sur ce sujet devraient en récolter les bénéfices à long terme».
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