
Apple popularise des services mobiles par satellite

Apple popularise les services de connexion mobile par satellite. En dévoilant son nouvel iPhone 14, lors de sa traditionnelle Keynote, mercredi, la firme à la pomme a dévoilé un service encore émergent. Mais qui pourrait faire frémir les opérateurs télécoms traditionnels. La fonctionnalité «Emergency SOS via satellite» (appel d’urgence par satellite), embarquée sur l’iPhone 14, permettra à l’utilisateur d’effectuer des appels d’urgence, d’envoyer des SMS ou de partager sa géolocalisation par le réseau de satellites. Donc sans passer par le WiFi ou par le réseau mobile classique (4G ou 5G). L’iPhone 14 «associe des composants sur mesure étroitement intégrés au logiciel pour permettre aux antennes de se connecter directement à un satellite», précise Apple dans son communiqué. Pour l’instant, Apple ne proposera ce service qu’aux Etats-Unis et au Canada. Il sera «gratuit pendant deux ans» – la firme compte donc ensuite le monétiser.
Service grand public
Une chose est sûre, celui qui est un des plus gros vendeurs de smartphones au monde – il pèse environ 20% du parc actuel – popularise les services mobiles par satellite. «On voit une multiplication des initiatives de services de mobilité grand public par satellite, avec envoi de SMS ou appels de numéros d’urgence. Même si ce sont encore des usages de niche très limités», estime Thomas Coudry, analyste télécoms chez Bryan Garnier. Ce qui esquisse «une menace possible des réseaux satellites, à long terme, pour les opérateurs télécoms».
«C’est le passage des satellites géostationnaires aux satellites nouvelle génération sur orbite basse [LEO, NDLR], qui permettent de proposer ces nouveaux services», appuie Sylvain Chevallier, associé chez Bearing Point.
De fait, pour lancer ce service, Apple s’est associé à Globalstar, une société américaine de communications par satellites, qui exploite une constellation en orbite terrestre basse. Peu connue en Europe mais cotée au Nasdaq depuis 2006, Globalstar a vu son cours bondir cette année lors des premières rumeurs de partenariat avec Apple. Elle a ainsi atteint une capitalisation boursière de 3,7 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires attendu de 125 millions de dollars en 2021.
Multiplication des partenariats
Deux jours avant Apple, un des autres plus gros constructeurs de smartphones au monde, Huawei, annonçait son propre service d’appel d’urgence par satellite. Ses flagships Mate 50 embarqueront une connexion par satellite avec Beidou Satellite Message, basée sur Beidou, un système de navigation et de positionnement par satellites chinois. Certains Mate 50 devraient être commercialisés en Europe.
Et les partenariats se multiplient : T-Mobile US, un des principaux opérateurs télécoms américains, a annoncé, la semaine dernière, qu’il utiliserait les satellites Starlink de SpaceX (société créée par Elon Musk) pour fournir aux utilisateurs mobiles un accès au réseau dans certaines parties des Etats-Unis, pour de tels services. Dernièrement, l’équipementier télécoms Ericsson a annoncé un partenariat avec Qualcomm et Thalès «pour développer une technologie 5G satellitaire», indique Thomas Coudry. Il cite aussi AST Spacemobile, qui a réalisé son IPO avec un véhicule coté (Spac) l’an dernier, qui travaille sur de la 5G par satellite et qui a noué un partenariat avec Vodafone.
Autres partenariats annoncés autour d’un réseau mobile spatial, ceux entre British Telecom et OneWeb ou encore Orange et Eutelsat, cite Sylvain Chevallier. «Des opérateurs satellitaires s’allient avec des opérateurs télécoms ou des constructeurs. Qui va réussir à faire jouer la complémentarité entre 5G et satellites ?», s’interroge-t-il.
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