
Amber s’invite au capital de Suez

Le processus de changement à la tête de Suez se fait sous l’œil attentif d’Amber Capital. Le fonds activiste dirigé par Joseph Oughourlian détient un peu plus de 1% du capital du groupe de services à l’environnement, a appris L’Agefi. Amber confirme cette position sans vouloir donner plus de détails. Suez ne fait pas de commentaire.
Amber a constitué une partie de sa ligne lors du profit warning de janvier 2018 qui avait provoqué la chute de 16,77% du cours de l’action Suez en une seule séance. Le fonds londonien, qui suit le dossier depuis plusieurs années, voulait alors profiter de la sous-valorisation du titre. Mais la perspective d’une passation de pouvoir à la tête de Suez n’est pas non plus étrangère à l’investissement d’Amber.
Une bataille interne est ouverte
Tous les deux atteints par la limite d’âge, et après dix années de direction commune, le président Gérard Mestrallet et son directeur général Jean-Louis Chaussade doivent rendre leur siège lors de l’assemblée générale 2019. Une perspective qui a ouvert une bataille interne entre les différents directeurs généraux adjoints du groupe. A ce stade, Marie-Ange Debon, en charge de la France depuis la réorganisation du mois de mars, et Bertrand Camus, qui gère l’Asie et le Moyen-Orient, font figure de favoris pour le poste de directeur général.
Quant au siège de président du conseil d’administration, statutairement, Jean-Louis Chaussade peut y prétendre. Mais, selon la Lettre A, Engie, l’actionnaire de référence de Suez avec 32,5% du capital, aimerait placer son secrétaire général Pierre Mongin. Ce qui reviendrait, au bout du compte, à constituer un duo ressemblant fortement à celui formé par Gérard Mestrallet et Jean-Louis Chaussade.
«C’est la bonne fenêtre pour faire des changements forts à la tête du groupe. Si c’est pour repartir avec des dirigeants façonnés dans le même moule, on risque d’avoir les mêmes résultats», regrette une source de marché.
Le cours de l’action Suez a cédé 15% depuis le début de l’année, à 15,31 euros hier soir, en dessous du prix de l’augmentation de capital (15,80 euros) réalisée en 2017 pour contribuer au financement de l’acquisition de GE Water. Surtout, le retour sur capitaux employés s’est dégradé ces dernières années, en passant de 8,2% à 6,3% entre 2011 et 2017 selon S&P Capital IQ.
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