
Altice voit des signes de rétablissement en France

Alors que les investisseurs s’inquiétaient d’une dégradation accélérée de la situation de SFR au fil de l’exercice 2017, Altice croit en un début de redressement. L’actif principal du groupe de Patrick Drahi (qui s’est considérablement diversifié aux Etats-Unis pour compenser les difficultés chroniques de l’opérateur télécoms français) a continué de renforcer sa rentabilité: la marge d’Ebitda d’Altice France (qui comprend par ailleurs les pôles plus marginaux média, outremer et services) a progressé de 1,7 point de pourcentage, pour atteindre un taux enviable de 39,3%.
SFR a également arrêté l’hémorragie de ses abonnés, après un troisième trimestre très décevant qui avait provoqué l’effondrementdu titre en Bourse: l’opérateur a gagné 80.000 abonnements à des forfaits mobiles au quatrième trimestre, ce qui porte le gain pour 2017 à 199.000. Pour la fibre, il affiche 69.000 clients en plus au dernier trimestre, soit 193.000 pour l’année. L’un comme l’autre attestent d’une nette accélération de la croissance en fin d’exercice. Dans la téléphonie fixe, sa perte d’abonnés décélère (171.000 en 2017 contre 255.000 un an plus tôt).
Concernant le revenu, Altice France reste en baisse, comme annoncé par la direction début janvier: il a reculé de 1,6% en 2017 (contre 2,9% en 2016) et de 4,5% au quatrième trimestre, en raison d’un panier moyen (Arpu) en baisse de 2,2%, à 25,3 euros. Mais c’est légèrement moins qu’anticipé il y a deux mois : Dennis Okhuijsen, le directeur financier du groupe, prévoyait une baisse de 2% sur l’année et de 7% au dernier trimestre. Cette faiblesse fait tache face à ses concurrents Orange, Bouygues Telecom et Free.
Altice Europe – issu de la scission du groupe entre ses activités européennes et Altice USA –, dont les résultats sont mieux orientés, a vu son revenu reculer de 0,4% à 14,72 milliards d’euros, avec un Ebitda stable de 5,79 milliards ; la marge progressant de 0,2 point à 39,3% comme en France.
Autre sujet épineux du groupe, son endettement. La dette nette consolidée d’Altice Europe représentait 30,85 milliards d’euros fin 2017 (contre 29,2 fin 2016). Soit un levier de 5,33 fois l’Ebitda, contre 5,4 fois un an plus tôt. Dennis Okhuijsen prévoit un flux de trésorerie disponible compris entre 2,4 et 2,6 milliards d’euros en 2018.
Le directeur financier a ajouté qu’Altice devrait signer au deuxième trimestre la cession de toutes ses tours télécoms au Portugal et de 50% à 60% de ses tours en France, pour plus de deux milliards d’euros. Le nombre de prétendants dépasserait les dix.
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