
ADP s’estime renforcé par la loi Pacte
La loi Pacte, qui définit le cadre de la possible privatisation d’ADP, ne remet pas en question les perspectives de croissance et de rentabilité du gestionnaire des aéroports de Roissy-CDG et d’Orly. Au contraire, estime Augustin de Romanet, le PDG du groupe. «Les fondements qui autorisent cette ambition ont été maintenus intacts par la loi Pacte», a assuré le PDG d’ADP, devant les investisseurs, réunis ce matin à Paris pour une présentation du plan stratégique à l’horizon 2025. «Cette loi, qui sera votée dans une semaine, pouvait nourrir des craintes légitimes. Certaines et certains d’entre vous, qui êtes actionnaires d’ADP, vous demandiez à quelle sauce vous seriez mangés. Et bien cette sauce est très comestible», a-t-il ajouté.
Augustin de Romanet a par exemple rappelé que la loi prévoit que le coût moyen pondéré du capital sera intangible sur la durée du contrat. «Cette visibilité pour les investisseurs, qui existait de facto, est maintenant gravée avec encore plus de précision dans la loi», a souligné le PDG.
ADP vise une croissance comprise entre 40 et 50% de son chiffre d’affaires et de son excédent brut d’exploitation entre 2018 et 2025. Il prévoit que sa marge d’Ebitda s'établisse entre 40 et 45% à la fin 2025, comme c'était déjà la cas l’an passé. Le maintien d’une rentabilité à haut niveau devrait ainsi permettre au groupe dirigé par Augustin de Romanet de contenir son endettement. Le ratio rapportant la dette nette à l’Ebitda devrait rester inférieur à 4 entre aujourd’hui et l’horizon de construction du Terminal 4 de l’aéroport de Roissy-CDG.
Pour la période 2021-2025, le groupe prévoit un plan d’investissement de 6 milliards d’euros dans les plates-formes aéroportuaires parisiennes dans le cadre du contrat de régulation économique. La structure financière projetée permet à ADP d’assumer ce plan d’investissement sans risque de voir sa notation (A+) être abaissée par S&P. A long terme, la perspective d’une amélioration de la notation par S&P Ratings est même envisageable, a ajouté ADP.
L’Etat détient actuellement 50,6% du capital d’ADP. Le processus de privatisation pourrait être rapidement lancé, une fois la loi Pacte votée le 11 avril. «A partir du moment où la loi est votée, pourquoi ne pas aller vite», a indiqué Augustin de Romanet sur RTL, rappelant que le projet avait été évoqué pour la première fois il y a 24 mois. En revanche, le PDG ne se prononce pas sur les modalités de la cession du bloc de l’Etat, en totalité ou partielle. «C’est un choix qui revient» à l’Etat, a indiqué le PDG d’ADP. Il a toutefois ajouté qu’«un aéroport ne peut pas se développer sans un lien fort avec les territoires».
Le dossier ADP mobilise depuis plusieurs semaines déjà tous les fonds d’infrastructures, ainsi que plusieurs industriels. Au cours de Bourse ce matin (+1,18% à 180,10 euros), ADP capitalise 17,8 milliards d’euros, ce qui valorise la part de l’Etat à un peu moins de 9 milliards d’euros.
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