
WeWork profite de la bulle des Spac pour entrer en Bourse

La Bourse lui avait claqué la porte au nez fin 2019. WeWork revient par la fenêtre. Le groupe d’immobilier de bureaux partagé a annoncé ce vendredi 26 mars son entrée à la Bourse de New York par le biais d’une fusion avec BowX Acquisition Corp, une coquille vide (Special purpose acquisition company, Spac) qui s’était cotée sur le Nasdaq en août 2020.
L’opération valorise WeWork à 9 milliards de dollars, soit cinq fois moins que les 47 milliards de dollars que la société valait en 2019 avant ses déboires, marqués par le départ de son fondateur Adam Neumann et son projet d’introduction en Bourse avorté. Entre temps, la société a été fortement touchée par les conséquences de la pandémie de Covid-19, ses bureaux partagés se vidant avec le télétravail.
Le directeur général de WeWork, Sandeep Mathrani, a déclaré sur CNBC que la société avait été approchée par BowX et d’autres Spac en décembre. « Nous avons pensé que c'était le bon moment pour obtenir des liquidités supplémentaires afin de nous assurer que nous sommes sur la voie de la rentabilité », a déclaré le dirigeant.
La transaction avec BowX rapportera à WeWork 1,3 milliard de dollars, dont 800 millions de dollars apportés pour l’occasion par Insight Partners, des fonds gérés par Starwood Capital, Fidelity Management et d’autres. Le japonais SoftBank Group, principal actionnaire de WeWork depuis 2017, conservera une participation majoritaire.
Rentabilité en 2022
SoftBank et d’autres investisseurs ont convenu de conserver leurs actions pendant un an.
« Nous pensons que WeWork va être l’exemple type d’opportunité pour la reprise », a expliqué Vivek Ranadivé, le fondateur de Bow Capital Management, qui soutient le Spac. Celui-ci a notamment dirigé par le passé le groupe de logiciels Tibco. En excluant ChinaCo, sa coentreprise en Chine, WeWork a déclaré qu’elle s’attendait à ce que son Ebitda ajusté soit positif en 2022 et que le revenu fasse plus que doubler d’ici 2024.
Bow Capital compte parmi ses conseillers Shaquille O’Neal l’ancienne star de la NBA, la ligue de basket professionnel américain. BowX Acquisition avait levé 420 millions de dollars lors de son introduction en Bourse.
Risque de bulle
Le Spac s’impose comme la voie privilégiée pour entre en Bourse aux Etats-Unis. Depuis le début de l’année, 294 sociétés d’investissement de ce type ont été cotée, pour un montant levé de 95,7 milliards de dollars, soit déjà plus que les 83,4 milliards de toute l’année 2020. Selon la société d’études Spac Provider, 229 seraient dans les couloirs de la Bourse.
En fusionnant avec un Spac, la société qui entre ainsi en Bourse, comme WeWork, évite d’avoir à passer devant le processus réglementaire habituel.
Face à cette ébullition, et au risque de bulle éventuelle, le gendarme de la Bourse américaine, la Securities and exchange commission (SEC), a lancé une série d’auditions auprès des banques d’affaires de Wall Street.
Plus d'articles du même thème
-
La coentreprise entre Orange et MasMovil pourrait rejoindre la Bourse espagnole
Les deux opérateurs ont fusionné il y a un an. Les discussions seraient menées par les fonds de private equity KKR, Cinven et Providence, qui sont actionnaires de MasMovil. -
Les introductions en Bourse sont à la peine à Wall Street
Coreweave a déçu pour son premier jour de cotation, vendredi 28 mars, alors qu'elle était la première grande société d'IA à se coter depuis le début du boom de l'intelligence artificielle. Un mauvais signal alors que des fintechs comme Klarna et eToro visent aussi la Bourse ces prochaines semaines. -
Discord prépare à son tour son entrée en Bourse à Wall Street
La plateforme sociale, qui était valorisée 14,7 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds en 2021, préparerait son introduction en Bourse. Mais un autre candidat à l'IPO, CoreWeave, vient de revoir ses prétentions à la baisse, jeudi 27 mars, sur un marché qui reste fragile.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions