Vers de nouveaux sommets pour l’or ?

Le prix de l’or a été poussé ces dernières années par les politiques d’achat des banques centrales. Dans les prochains mois, plusieurs facteurs pourraient cependant affecter la hausse des cours du métal jaune.
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L'or a hissé ses cours dans la zone 2.300-2.425 dollars l'once à partir d’avril.  -  Image par PublicDomainPicture/Pixabay

Le métal jaune qui avait déjà battu des records en 2023, a atteint un nouveau palier au premier semestre 2024. Après avoir passé, début mars, le seuil de 2.075 dollars l’once, l’or a hissé ses cours dans la zone 2.300-2.425 dollars l’once à partir d’avril.

C’est la demande, en forte hausse depuis le trou d’air de 2020 associé à la pandémie de Covid, qui semble avoir tiré les cours vers le haut. Selon le World Gold Council, la demande d’or qui évoluait à une moyenne de 4.580 tonnes par an environ dans la décennie 2010 a nettement progressé à partir de 2021 (4.700 tonnes) et a poursuivi son essor en 2022 et en 2023 (4.750 tonnes et 4.900 tonnes respectivement).

Les achats nets de la part des banques centrales, qui sont passés de 450 tonnes en 2021 à plus de 1.000 tonnes en 2022 et en 2023) ont largement alimenté ces flux. Cette tendance s’est maintenue en janvier et février 2024 avec près de 100 tonnes achetées sur ces deux mois. Les achats importants venant d’Asie et plus particulièrement de Chine (particuliers et institutions financières) se sont joints à cette tendance de fond pour finalement propulser les cours vers de nouveaux plus hauts.

Assez insensibles aux prix, les banques centrales pourraient en théorie continuer à maintenir cet élan sur une période étendue. Les chiffres de mars à mai sont toutefois plus modestes et la Banque centrale chinoise, qui avait accru ses réserves de 225 tonnes en 2023, semble avoir cessé ses achats depuis.

Si le nouveau régime de prix élevés se maintient encore quelque temps, la demande joaillière pourrait se tasser

Ralentissement possible

Dans ce contexte, les détenteurs d’or à l’affût de nouvelles plus-values devront espérer une reprise rapide de l’activité des institutions du secteur officiel ou la constitution de nouvelles forces favorables. Faute de quoi, les prix pourraient stagner voire reculer.

En effet, les acteurs plus sensibles aux prix comme les acheteurs de joaillerie et les membres de l’industrie du recyclage sont restés assez impassibles ces dernières années. Mais si le nouveau régime de prix élevés se maintient encore quelque temps, la demande joaillière pourrait se tasser et l’offre de recyclage, qui évolue actuellement à 1.200 tonnes par an soit 400 tonnes environ en deçà de son dernier pic pourrait croître. Ces reflux pourraient constituer des vents contraires assez forts pour l’or et ses soutiens.

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