
Une médiation européenne permettrait à Madrid et Barcelone de sortir de l’impasse

Carles Puigdemont, le président de l’exécutif catalan, a réclamé lundi une médiation européenne pour sortir de la crise avec Madrid, au lendemain du référendum sur l’indépendance de la région.
«Il ne s’agit pas d’une affaire intérieure. Il est évident que nous avons besoin d’une médiation», a déclaré le dirigeant catalan, souhaitant qu’elle soit supervisée par l’Union européenne.
Il a dit n’avoir eu aucun contact avec le pouvoir madrilène et a souhaité que le président du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy, dise s’il est ou non favorable à un tel scénario.
Avant cet appel du président catalan, la Commission européenne a appelé lundi à midi tous les acteurs concernés à «passer très rapidement de la confrontation au dialogue». «La violence ne peut jamais être un instrument politique», a déclaré le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas. L’exécutif européen rappelle toutefois le caractère «illégal» du référendum au regard de la constitution espagnole.
De son côté Jean-Claude Juncker, président de la Commission, devait s’entretenir dans la journée avec Mariano Rajoy.
Jésus Castillo, économiste Europe du Sud chez Natixis, explique, dans l’espace Communautés de l’Agefi , qu’"une médiation assurée par l’Europe serait un bon moyen pour Madrid et Barcelone de reprendre le dialogue et d’apaiser la situation sans qu’aucune des deux parties ne semble perdre la face après le bras de fer qui s’est joué durant le week-end, lorsqu’a été tenu le référendum».
Selon cet économiste, une déclaration d’indépendance unilatérale, promise par les dirigeants indépendantistes catalans, «paraît inévitable de la part de Barcelone qui est allé loin en organisant le référendum de dimanche et a mobilisé les électeurs dont une grande partie a subi les violences de la police envoyée par le pouvoir central mais a voté oui à l’indépendance à près de 90%».
Mais une telle déclaration ne signifie pas pour autant que le scénario noir de la fracture sera enclenché, dit-il.
En attendant «je m’attends à ce que les marchés financiers qui ont décalé au cours des dernières heures, avec la hausse des taux obligataires et le recul de la Bourse, se stabilisent à ce niveau de tension où ils se trouvent pendant quelques jours.
Plus d'articles du même thème
-
Washington applique à ses partenaires commerciaux un calcul simpliste
Les Etats-Unis ont annoncé l’application de droits de douane particulièrement élevés contre la plupart des pays du monde. Présentés comme «réciproques», ces «tariffs» découlent en réalité de l’application d’une formule mathématique basique. -
Les marchés voient rouge après les droits de douane de Donald Trump
Le président américain a annoncé mercredi soir l’application de tarifs commerciaux massifs contre plusieurs pays, dont la Chine et l’Union européenne. Les actions chutent de plus de 3% des deux côtés de l'Atlantique. -
Le gaz naturel sera au centre des négociations sur les droits de douane
Les tarifs commerciaux pourraient être conditionnés aux contrats sur le GNL américain si les pays européens et asiatiques souhaitent en faire un levier de négociation avec les Etats-Unis. La volatilité va rester la règle pendant quelques mois. Au-delà, une croissance de l’offre supérieure à la demande devrait progressivement faire baisser les prix.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions