Une biotech française prépare des traitements en cas de catastrophe nucléaire

Medesis Pharma a fait des demandes de financement auprès de l’armée française pour accélérer le développement de traitements antiradiations. L’action, cotée à Paris depuis 2021, s’envole.
Johann Corric
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Medesis Pharma dispose de trois candidats médicaments visant à soigner des personnes irradiées par des retombées nucléaires.  -  Crédit OpenClipart-Vectors Pixabay

Le risque ultime, celui d’une guerre nucléaire, a fait son retour avec le conflit russo-ukrainien. Au-delà de ce danger très incertain mais potentiellement dévastateur, la crise énergétique des derniers mois et le retour en grâce de l’atome a replacé haut un autre risque : celui de l’accident nucléaire. Selon des informations de Reuters, l’Union européenne aurait décidé de stocker des équipements et des médicaments en vue de se protéger contre ce type de danger.

Dans ce contexte, le français Medesis Pharma a annoncé avoir demandé des financements auprès de l’Agence innovation défense française pour finaliser le développement de trois candidats médicaments visant à soigner des personnes irradiées par des retombées nucléaires.

Bleu de Prusse

Cette agence créée en 2018 par Florence Parly, ministre des Armées, devrait disposer d’un budget de 1 milliard d’euros cette année pour «mettre en œuvre la politique ministérielle en matière d’innovation et de recherche scientifique et technique». La biotech, cotée à la Bourse de Paris depuis février 2021, a profité de cette annonce pour mettre en avant ses innovations dans le domaine du traitement des contaminations nucléaires.

Les trois candidats-médicaments développés par le groupe s’appuient sur des remèdes éprouvés (Bleu de Prusse, sulfate de manganèse) dont il entend faciliter le mode d’administration tout en réduisant les effets secondaires afin qu’ils puissent être utilisés à large échelle en cas de contamination massive. Medesis Pharma a en effet mis au point une technologie, baptisée Aonys, permettant l’administration de médicaments par voie buccale avec une action intracellulaire. La société anticipe un délai de 18 mois pour enregistrer et fabriquer à l’échelle industrielle ses produits permettant d’éliminer du corps le plutonium et le césium.

Le délai est estimé à 12 mois pour sa solution de «radioprotection». Ce traitement à base de sulfate de manganèse, baptisé NP02, «prévient et traite l’orage de cytokines inflammatoires». La perspective de voir Medesis Pharma trouver un nouveau débouché potentiellement très important pour sa technologie a provoqué le doublement du cours de l’action mardi, à plus de 6,2 euros.

Le titre avait réalisé des débuts tonitruants mi-février 2021, gagnant jusqu’à 166% en quelques jours par rapport à son prix d’introduction fixé à 6,76 euros, avant de dégringoler jusqu’à un plus bas touché le 7 mars dernier à 2,86 euros.

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