Theresa May joue sa crédibilité sur le résultat des élections britanniques

Les derniers sondages suggèrent que le parti conservateur pourrait demain n’accroître que faiblement la très courte majorité de 5 sièges dont il dispose actuellement.
Patrick Aussannaire
Theresa May, Première ministre du Royaume-Uni
Theresa May, la Première ministre du Royaume-Uni, devant le 10, Downing Street à Londres.  -  Crédit Gov. UK.

Theresa May prend le risque de répéter l’erreur commise par son prédécesseur David Cameron, avec le référendum sur le Brexit il y a un an. Censées fournir au parti conservateur britannique une majorité suffisamment importante au Parlement pour appuyer la Première ministre dans ses négociations avec l’Union sur le Brexit, les élections législatives qui se tiennent demain pourraient tourner au fiasco pour le Royaume-Uni. L’avance donnée par les sondages a fondu à seulement 1 point, alors que la victoire semblait assurée avec 17 points d’écart il y a un mois. La probabilité de voir la coalition renforcer de manière marginale ou perdre la très courte majorité de 5 sièges dont elle dispose actuellement a fortement augmenté, mais les attentats du week-end à Londres ont renforcé l’incertitude sur l’issue du vote.

Or, le clivage qui s’est créé au sein du parti conservateur entre les députés pro et anti Brexit depuis le référendum, compliquant le processus de négociations avec l’Union européenne sur les conditions du Brexit pour Theresa May, constituait le motif de déclenchement des élections. Dans le cas d’une majorité limitée à environ 50 sièges, «la marge de manœuvre dans les négociations sur le Brexit sera significativement limitée. Détail plus important, l’intégration d’un résultat plus serré qu’initialement prévu entraîne un net affaiblissement de la livre sterling, la soupape de sûreté du pays, comme on l’a observé ces derniers jours, tandis que les actions britanniques tirent leur épingle du jeu : cette dynamique est appelée à se poursuivre avant le résultat du scrutin», estime Syz Asset Management.

La divergence croissante entre d’une part la BoE, qui devrait maintenir sa politique monétaire jusqu’en 2019 selon les anticipations de marchés, et d’autre part la BCE, qui pourrait revenir dès 2018 sur une partie de ses mesures d’assouplissement, a fait fléchir la livre de 4,5% face à l’euro depuis un mois. La devise britannique s’est en revanche appréciée contre dollar, pénalisé par la baisse du rendement des Treasuries de 26 pb, à 2,14%. «Les chiffres de la BoE suggèrent que le secteur bancaire a reconstitué ses détentions de Gilts à court terme depuis fin février dernier, avec un retour des achats nets de Gilts de la part des investisseurs étrangers ces derniers mois, mais à un rythme plus limité», signale SG CIB.

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