
Solutions 30 vire à la bataille entre hedge funds

L’action Solutions 30 est devenue un champ de bataille entre hedge funds. Après sa chute de 70% lundi, suivie d’une nouvelle baisse de 8% mardi, le cours de l’action rebondit de 35% ce jeudi. Elle avait déjà gagné 34% mercredi. Ce grand huit boursier se joue dans des volumes extrêmement nourris : plus de 85 millions d’actions ont changé de mains depuis lundi, soit 80% du capital.
Si certains actionnaires ont été rassurés par les propos tenus mercredi par Gianbeppi Fortis, le président du directoire de Solutions 30, dans Le Figaro et sur BFM Business, ce violent rebond s’explique aussi pour des raisons techniques.
Depuis que Solutions 30 a révélé le week-end dernier que son auditeur EY n’était pas en mesure de rendre d’opinion sur ses comptes 2020, les investisseurs dits longs ont vendu leurs positions, notamment pour des raisons de contraintes liées à leur politique ESG. Comgest, qui était l’un des principaux actionnaires de Solutions 30, avec plus de 5% du capital, a par exemple annoncé mercredi à Bloomberg avoir cédé l’intégralité de sa participation en début de semaine.
Short squeeze
La sortie massive de ces investisseurs a eu un effet direct sur le marché des ventes à découvert : les titres que les fonds longs prêtaient, contre une rémunération, aux hedge funds comme Muddy Waters pour qu’ils puissent mettre en place leur stratégie de vente à découvert, se sont retrouvés brusquement indisponibles. Conséquence : les hedge funds ont dû rapidement acheter des actions Solutions 30 pour déboucler leurs positions. Un short squeeze parfait malicieusement entretenu par d’autres hedge funds qui, connaissant la soif d’actions Solutions 30 de leurs confrères vendeurs à découvert, ont eu intérêt à entretenir la hausse du cours en achetant eux-mêmes des titres pour profiter de l’envolée.
Ce phénomène a déjà été vu sur d’autres dossiers ayant fait l’objet de ventes à découvert massives, notamment sur Wirecard. En juin 2020, lors de la découverte du scandale, le cours du groupe allemand de paiements avait été divisé par près de 100 en quelques jours avant de regagner plus de 400% en deux séances.
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