
Paris Orléans profite du rebond du M&A avant son changement de nom

En pleine bataille pour le nom Rothschild face au groupe cousin Edmond de Rothschild, Paris Orléans signe sa meilleure année depuis 2007. A quelques mois de l’assemblée générale extraordinaire qui devrait la rebaptiser Rothschild & Co, la holding cotée de David de Rothschild a annoncé hier un bénéfice net part du groupe de 144 millions d’euros pour l’exercice clos fin mars 2015. En 2013-2014, il avait atteint seulement 8 millions d’euros, en raison d’éléments exceptionnels.
Le groupe améliore aussi nettement son profil opérationnel, avec des revenus en hausse de 27% à 1,4 milliard d’euros. «Les résultats sont bons dans tous les métiers avec des performances assez exceptionnelles en conseil financier et en capital investissement», déclare à L’Agefi Olivier Pécoux, co-directeur général basé à Paris, au siège de la branche française Rothschild & Cie. Paris Orléans profite du rebond des fusions-acquisitions, avec 588 millions d’euros de commissions (+33%). «Contrairement aux idées reçues, la valeur des opérations clôturées en 2014 a augmenté davantage en Europe (+27%) qu’aux Etats-Unis (+20%). Cela nous a aidés compte tenu de notre forte présence sur le continent», explique Olivier Pécoux qui pointe aussi de «très bonnes performances en Asie-Pacifique».
Actuellement conseil de Lafarge dans sa fusion avec Holcim (60 milliards d’euros) et d’Asltom pour la cession de sa branche énergie à General Electric (12,3 milliards), Paris Orléans revendique la place d’acteur incontournable en Europe et de numéro quatre mondial en nombre d’opérations. Ses revenus de M&A pourraient encore augmenter de 20% cette année et de 10% les deux suivantes, selon les analystes d’Oddo Midcap.
En croissance de 19% à fin mars, le pôle de conseil en financement et IPO profite du recours accru des entreprises aux solutions de marché, au détriment des prêts bancaires. De leur côté, la banque privée et la gestion d’actifs sont au plus haut depuis cinq ans, avec des revenus en progression de 10%.
Le groupe a enfin quasiment doublé ses revenus de capital-investissement et fonds de dette, en quadruplant ses plus-values nettes de cession d’actifs, à 111,2 millions d’euros (centre commercial Beaugrenelle, logiciels Fircosoft, etc). Ces «plus-values ne pourront être de même ampleur» cette année, mais Paris Orléans semble séduire les investisseurs, surtout depuis l’annonce de sa future marque. Quasi-stable depuis mi-2013, son cours de Bourse a grimpé de 52% depuis le 1er janvier.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions