
Nyse Euronext s’insurge contre le rapport Rameix-Giami
La riposte n’aura pas été longue à venir. Au lendemain de la publication du rapport Rameix-Giami sur le financement des PME-ETI par le marché, Nyse Euronext a dévoilé la composition de son comité d’orientation stratégique dédié aux PME-ETI, présidé par Fabrice Demarigny. Il comprend dix dirigeants d’entreprises européennes, dont Philippe Braidy, président de CDC Entreprises. «Ce comité a un vrai pouvoir d’orientation de la stratégie de Nyse Euronext», assure Marc Lefèvre, directeur développement commercial et relations émetteurs listing Europe chez Nyse Euronext. Cette instance, consultative, se réunira pour la première fois le 23 mars, puis mensuellement, avant de publier ces premiers travaux fin juillet.
Sa première tâche sera d’examiner les pistes du rapport : réaménagement du cadre actuel, filialisation, et concurrence. Ainsi, l’entreprise de marché pourrait éventuellement revenir sur la question des tarifs de transfert et des facturations de courtage. S’il ne se dit pas hostile à l’idée d’une filialisation, Nyse Euronext refuse d’en fixer les modalités. Pour sa part, le rapport Rameix-Giami souhaite que Nyse Euronext soit l’actionnaire de référence, mais non majoritaire, aux côtés de la CDC et d’autres partenaires financiers. «Il faut approfondir dès maintenant la question du type de plate-forme pour des valeurs dont la liquidité est souvent limitée et le besoin de sophistication technique inférieur à celui des grandes capitalisations (moteur de cotation, statut juridique, cahier des charges précis)», prévient l’AMF.
En attendant, le dialogue de sourds se poursuit entre Nyse Euronext et la mission Rameix-Giami. «Un vrai rapport à charge, partial, partisan, incomplet, rempli de contre-vérités et destructeur, dénonce Marc Lefèvre. Nous nous sentons trahis par la mission et ce rapport sous forme d’ultimatum. C’est scandaleux! » Un «constat, et non une charge», rétorque Gérard Rameix. Ce rapport «ne traite quasiment pas du besoin de prospection auprès des 150.000 sociétés potentiellement concernées par la Bourse, poursuit Marc Lefèvre. Le volet investisseurs est très peu détaillé, nous attendions des incitations fiscales afin que l’épargne des Français reprenne le chemin de la Bourse ».
A la demande de François Baroin, «nous avons déjà entamé notre dialogue avec la CDC, au plus haut niveau, ajoute Marc Lefèvre. Ces discussions et les travaux du Comité d’orientation stratégique auront lieu en parallèle.»
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions