
L’UE veut garder la main sur la Grèce

Klaus Regling, le directeur général du Mécanisme européen de stabilité, l’a clairement dit vendredi : les prochains mois seront «très intenses» pour la Grèce comme pour les Européens. Il reste en effet beaucoup à faire d’ici à la fin du programme d’austérité d’Athènes, prévue en août 2018.
Premièrement, le programme d’austérité lui-même n’est pas encore fini. Certes, les plus grosses réformes (retraites, sécurité sociale, etc.) sont passées, mais plusieurs actions restent à mettre en place, notamment sur la libéralisation du marché de l’énergie ou sur les privatisations. L’objectif des créanciers européens est d’acter l’achèvement de la prochaine tranche à l’Eurogroupe du 24 mai – ils ont annoncé qu’ils renverraient leurs équipes à Athènes le 14 mai pour clore les derniers dossiers.
Deuxièmement, il faut s’assurer que tout soit en place pour la sortie, ce qui implique que l’économique grecque fonctionne sans les injections régulières de cash associées au programme d’austérité. Les créanciers devront s’assurer qu’Athènes ait une réserve de liquidités suffisante – on parle d’environ 20 milliards d’euros –, permettant de tenir pendant douze ou dix-huit mois. Athènes a déjà constitué un buffer de quelques milliards, mais le reste devra venir du Mécanisme européen de stabilité avec le dernier prêt du programme.
Mais le sujet qui inquiète le plus reste, paradoxalement, le retour de l’autonomie législative en Grèce. Athènes, une fois hors du programme, sera théoriquement capable d’annuler toutes les réformes passées durant le programme – y compris celles sur la réformes des retraites, censées ne prendre effet qu’en 2019.
Une supervision renforcée pendant plusieurs années
D’où le concept d’une «supervision post-programme améliorée», dont les contours sont encore en cours de définition. Mais l’idée principale est déjà claire : ce dispositif conditionnera les «mesures de dettes» promises en 2016 par les institutions européennes et encore en cours d’élaboration.
Dans le détail, la structure exacte du dispositif reste compliquée, ainsi que les liens exacts qui seront tracés entre les mesures de dettes et l’acceptation d’une supervision renforcée qui durera plusieurs années. Les deux dossiers sont pour l’instant examinés de façon séparés – ils se rejoindront d’ici un ou deux mois, juste avant l’Eurogroupe du 21 juin.
Plus d'articles du même thème
-
Les Etats-Unis seront les premières victimes des tarifs douaniers réciproques
L’impact sur la croissance américaine est estimé entre 0,5 et 1 point en 2025, tandis que l’inflation devrait progresser de 1,5 à 2 points. Pour le reste du monde, cela dépendra des mesures de représailles. La guerre commerciale laissera des traces à long terme. -
Les droits de douane de Donald Trump assomment les économies asiatiques
L’usine du monde est particulièrement affectée par la méthode de calcul du président américain. -
L'activité de la zone euro a été un peu meilleure que prévu en mars
Les PMI pour la zone monétaire ont été révisés à la hausse au titre du mois dernier, tirés notamment par l'Allemagne et la France.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions -
Contre-espionnage
Fuites sur Israël: Macron a débusqué la taupe au gouvernement
Le président de la République est persuadé d'avoir trouvé la ministre à l'origine de la fuite de ses propos sur Israël