
L’Opep voit des signes de rééquilibrage du marché pétrolier

L’Opep a relevé sa prévision de demande de pétrole pour cette année et la suivante, réduisant ses anticipations de hausse de la production nord-américaine, même si le cartel s’attend encore à ce que la production de pétrole dépasse la demande en 2018. L’Opep a néanmoins souligné des signes de tension sur le marché physique, principalement dans le bassin Atlantique, en dépit d’une production plus élevée qu’attendu des pays membres en juillet, d’après son rapport mensuel publié hier. Les prix de l’or noir se maintenaient hier autour des 50 dollars par baril, après avoir augmenté la veille à la suite d’une baisse importante de plus de 6 millions de barils des stocks de bruts américains rapportée par l’Agence d’information sur l’énergie.
Le cartel a ainsi relevé sa prévision de demande pour 2017 de 100.000 barils par jour, et de 220.000 pour l’an prochain, se montrant optimiste quant à de possibles futures révisions. «La croissance économique mondiale s’est renforcée», souligne l’Opep, «avec une poursuite de cette tendance et un second semestre 2017 attendu dynamique, il y a un potentiel de hausse».
Les marchés financiers semblent de leur côté accorder de plus en plus de crédit à la stratégie de l’Opep. Les marchés à terme, qui exhibaient depuis fin 2014 une structure en contango, où le pétrole vendu à terme coûte plus cher que celui pour livraison immédiate, signalant un surplus de production, tendent à revenir vers la structure inverse dite de backwardation. «L’objectif de l’Opep était de réduire les stocks de brut et de ramener la structure en backwardation», explique Olivier Jakob, managing director chez Petromatric. «Nous observons en ce moment une réduction des stocks et une backwardation immédiate sur le Brent. Nous n’allons peut-être pas revenir à la moyenne des stocks sur cinq ans mais le rééquilibrage est en cours.»
Les positions spéculatives pariant sur une baisse des cours se sont également réduites de 100.000 contrats entre fin juin et début août, d’après la CFTC, tandis que les paris à la hausse ont augmenté de 60.000 contrats dans le même temps, signe que les marchés financiers font davantage confiance au cartel.
L’Opep apparaît toutefois consciente du peu de marge dont elle dispose pour parvenir à ses fins. Le mois dernier le ministre saoudien du pétrole a indiqué que l’organisation allait réduire ses exportations vers l’Asie à l’automne. Hier, il a rappelé l’engagement du cartel à réduire le surplus en compagnie de son homologue irakien, dont le pays fait partie des mauvais élèves de l’accord.
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