Londres réduit nettement sa prévision d’appel au marché

Sur fond d’embellie économique, les émissions d’obligations du Royaume-Uni seront bien plus faibles l’an prochain. Le conservatisme budgétaire reste de mise.
Stéphanie Salti, à Londres
Philip Hammond, chancelier de l'Échiquier  Londres
Présentation du budget de printemps hier à Londres, par Philip Hammond, chancelier de l'Échiquier.  -  Photo HM Treasury.

La résistance de l’économie britannique post-référendum sur le Brexit a donné hier quelques motifs de satisfaction au Chancelier de l’Echiquier. Pour son premier et dernier budget de printemps, Philip Hammond a ainsi annoncé, sur la base des prévisions du cabinet économique indépendant OBR, une révision à la hausse de la croissance pour cette année de 1,4 à 2%. En revanche, les prévisions pour 2018 - 2020 ont été revues à la baisse : la croissance est attendue à 1,6% en 2018, puis à 1,7% en 2019 et à 1,9% l’année suivante. La projection pour 2021 reste inchangée à 2%.

L’amélioration de l’économie sur le court terme permet néanmoins au pays d’emprunter moins que prévu. Pour l’exercice 2016-2017, le Royaume-Uni prévoit ainsi un déficit de 51,7 milliards de livres, soit 16 milliards de moins qu’anticipé. C’est aussi cette année que le Royaume-Uni devrait faire passer son déficit public sous la barre des 3%.

Le niveau le plus bas depuis 2007

Sur fond d’amélioration provisoire de l’économie, les émissions d’obligations du Royaume-Uni (Gilts) ont donc été révisées à la baisse. Pour l’année fiscale 2017-2018, démarrant en avril, l’Agence de gestion de la dette (Debt Management Office, DMO) annonce ainsi des émissions à hauteur de 115,1 milliards de livres, comparé à 146,5 milliards de livres en 2016-2017. Soit le niveau le plus bas depuis 2007.

En dépit de chiffres meilleurs qu’attendu, le chancelier de l’Echiquier a préféré jouer la carte de la prudence budgétaire en ne dévoilant que très peu de mesures, «aucune d’entre elles n’atteignant 0,1% du PIB», selon une note de Citi. «Supporter du maintien du Royaume-Uni dans l’UE, Philip Hammond reste sceptique au sujet de la résistance économique et veut garder ses 26 milliards de livres de trésor de guerre pour soutenir l’économie si l’incertitude autour du Brexit cause un ralentissement économique», estime la banque.

Du coté des dépenses, le Trésor a annoncé un investissement supplémentaire à hauteur de 2 milliards de livres au cours des trois prochaines années dans le système britannique de santé et de soins. Du coté des recettes, les quelques 2,5 millions de travailleurs indépendants outre-Manche seront davantage mis à contribution : pour cette catégorie, l’augmentation du taux des cotisations sociales à hauteur de 2% devrait permettait au gouvernement de lever 2 milliards d’ici à 2022.

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