
Londres présente un nouveau régime douanier post-Brexit

Le Royaume-Uni a présenté mardi un nouveau régime douanier pour l’après Brexit destiné à succéder au tarif extérieur commun (TEC) de l’Union européenne (UE), et donc à s’appliquer aux pays avec lesquels aucun accord n’aura été conclu.
Londres estime que ce nouveau régime, baptisé UK Global Tariff (UKGT), sera plus simple et moins cher que le TEC européen, car il supprimera les droits de douane sur une large gamme de produits : 60% des échanges entreront au Royaume-Uni en franchise de droits aux conditions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou via l’actuel accès préférentiel à compter de janvier 2021, selon le gouvernement.
Les analystes de Citi soulignent cependant que ce régime constituerait un recul global. Aujourd’hui, 87% des importations du Royaume-Uni, en valeur, sont libres de droits de douane (100% du commerce avec l’UE, qui représente 53% des importations, et 72% du commerce avec le reste du monde). Selon eux, cette proposition accroît le risque que Londres ne demande pas l’extension de la période de transition d’ici au 30 juin en cas d’absence d’avancées avec l’UE.
Négociations avec les Etats-Unis
En particulier, tous les droits de douane inférieurs à 2% seront supprimés. Si ce nouveau régime conserve une taxe de 10% sur les importations d’automobile, il supprimera les droits de douane sur 30 milliards de livres (33,6 milliards d’euros) d’importations entrant dans les chaînes d’approvisionnement britanniques. Les droits de douane seront cependant maintenus sur un certain nombre d’autres produits, liés à l’agriculture et à la pêche notamment, afin de préserver les secteurs concernés localement.
«Le nouveau UK Global Tariff bénéficiera aux consommateurs et aux ménages britanniques en réduisant les formalités administratives et en abaissant le coût de milliers de produits courants», a déclaré la secrétaire d’Etat au Commerce international, Liz Truss.
Après avoir confié sa politique commerciale extérieure à l’UE pendant des dizaines d’années, le Royaume-Uni, qui a quitté officiellement le bloc communautaire le 31 janvier, négocie désormais des accords de libre-échange avec les autres pays, dontl’UE mais sans avancer. Le gouvernement britannique a lancé début mai un premier cycle de négociations commerciales afin d’avancer plus rapidement avec les Etats-Unis, et souhaite conclure des accords couvrant 80% de son commerce extérieur d’ici à trois ans.
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